Les minima sociaux réduisent de 8 points le taux de pauvreté (étude DREES)

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Les minima sociaux réduisent de 8 points le taux de pauvreté (étude DREES)
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En 2018, 4,25 millions de personnes étaient allocataires d’un minimum social, soit +0,6 % par rapport à 2017. En incluant les personnes à charge des bénéficiaires (conjoints, enfants, etc.), ce chiffre grimpe à 6,9 millions de personnes, soit 10 % de la population.

Selon les dernières données publiées par la DREES, les minima sociaux et les prestations sociales non contributives (aides au logement, prestations familiales, etc.), joints à la fiscalité directe, réduisent de 8 points le taux de pauvreté. Ainsi ce dernier s’établit à 14,1 % de la population métropolitaine, contre 22,1 % sans redistribution.

À NOTER

Publié le 22 septembre 2020, le panorama des minima sociaux et prestations sociales de la DREES étudie les dispositifs permettant une redistribution monétaire en faveur des ménages modestes. Il regroupe plusieurs fiches thématiques sur la caractérisation des personnes pauvre et modestes, leurs conditions de vie, les effectifs, dépenses, barème et assiettes de ressources des allocataires et des minima sociaux, les parcours et insertion dans l’emploi de ces allocataires.

Elle propose également une fiche thématique pour chaque minima ; RSA, ASS, AER-R, ATA, AAH, ASI, minimum vieillesse, allocation veuvage, RSO, prime d’activité, Garantie jeunes, Fonds d’aide aux jeunes, prestations familiales, aides au logement, chèque énergie, CMU-C et ACS.

En 2017, les prestations familiales, les aides au logement et les minima sociaux, représentaient 20 % du revenu des ménages modestes et 41 % de celui des ménages pauvres. La DREES considère qu’une personne modeste a un niveau de vie inférieur à 1 551 € par mois et qu’une personne pauvre (monétairement parlant) a un niveau de vie inférieur à 1 041 € par mois.

Selon cette étude, en 2017, les prestations sociales et minima sociaux ont augmenté le niveau de vie des personnes pauvres de 346 € par mois en moyenne.

EXEMPLE : une personne seule en logement locatif sans ressource

En 2020, elle dispose d’environ 775 € par mois de prestations sociales :

  • 505 € de revenu de solidarité active (RSA)
  • 270 € d’aides au logement

La DREES ajoute également qu’en mai 2020, elle a également pu bénéficier d’une prime supplémentaire de 150 € au titre de l’aide exceptionnelle de solidarité mise en place pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire.

EXEMPLE : une personne avec un revenu équivalent au SMIC

En 2020, elle dispose de 1 454 € par mois :

  • 1 219 € correspondant à un SMIC
  • 235 € de prime d’activité.

Évolutions des effectifs des minima sociaux

Dans son analyse de l’évolution des minima sociaux, la DREES indique qu’au 31 décembre 2018, les bénéficiaires des minima sociaux (4,25 millions de personnes) sont en légère augmentation, de +0,6 %, alors qu’il était stable en 2017 et qu’il avait diminué en 2016 (-1,3 %).

« Cette baisse […] avait confirmé l’infléchissement observé les années précédentes, le nombre d’allocataires ayant moins augmenté en 2014 (+2,7 %) et 2015 (+1,9 %), qu’en 2012 (+4,4%) et 2013 (+4,8 %). »

De même, les dépenses liées aux minima sociaux ont également légèrement augmenté (+0,7 %). Ces augmentations sont particulièrement portées sur les effectifs du RSA (+1,1 %), de l’Allocation de solidarité active (ASS), de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse. Les autres aides connaissent une stabilisation de leurs effectifs ou ont des effectifs réduits.

En ce qui concerne les effectifs du RSA, l’augmentation relevée pourrait s’expliquer par la mise en place d’une nouvelle forme de demande du RSA, dématérialisée.

Forte augmentation des bénéficiaires du chèque énergie ou de la prime d’activité

Le chèque énergie permet d’aider les ménages modestes à payer leurs dépenses en énergie. En 2019, le plafond du revenu fiscal de référence par unité de consommation pour bénéficier du dispositif a été relevé : de 7 700 € en 2018 à 10 700 € en 2019. En conséquence, le nombre de chèques envoyés aux ménages a augmenté de 59 % en un an, pour atteindre 5,7 millions en 2019.

Entre fin 2017 et fin 2018, le nombre de foyers bénéficiaires de la prime d’activité a augmenté de 10,9 %. Déjà orientée à la hausse (+101 100 allocataires entre septembre 2017 et septembre 2018, dans le champ du régime général, soit +3,8 %), les effectifs de la prime d’activité ont été stimulés par l’annonce présidentielle faite début décembre 2018 (augmentation de 90 euros du montant maximal de la bonification individuelle à partir du 1er janvier 2019).

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