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Châteauroux : des masques achetés en Chine et revendus estampillés "Made in France"

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Les organismes de la répression des fraudes se sont rendus à l'usine Coveix de Châteauroux. Selon les affirmations de nombreux salariés, des masques chinois directement importés d'Asie étaient reconditionnés dans des boîtes avec le logo "Made in France".

Masques de protection contre le coronavirus (photo d'illustration) Masques de protection contre le coronavirus (photo d'illustration)
Masques de protection contre le coronavirus (photo d'illustration) © Radio France - Stéphanie Berlu

La répression des fraudes est intervenue au sein d'une entreprise basée à Châteauroux et spécialisée dans la production de masques. Plusieurs sources nous le confirment. Le hangar a été placé sous scellés, il est interdit d'y accéder. Créée en septembre 2020, en pleine lutte contre l'épidémie de Covid-19, l'usine Coveix a été épinglée pour son activité et pour avoir falsifié l'origine des masques. "On recevait des masques de Chine qu'on enlevait des boîtes chinoises pour les reconditionner dans des boîtes françaises. Il y avait ensuite marqué Made in France", affirme Patricia Landré, arrivée chez Coveix en octobre.

Les conditions d'hygiène remises en causes par les salariés

Les masques étaient ensuite envoyés à des clients, sans plus de précisions. "Notre patron nous disait que les masques chinois respectaient les normes. Mais c'est lui qui le dit, nous on ne pouvait pas le savoir", indique Régis Guérin, premier salarié de l'usine, arrivé en septembre. La qualité de ces faux masques français n'était visiblement pas au rendez-vous : "On a eu des retours de clients pour nous dire que les masques étaient mal faits et à l'envers", ajoute Régis. 

On se sentait coupable d'envoyer de tels masques aux gens

Les témoignages des salariés de Coveix sont édifiants sur les conditions de travail et d'hygiène. L'usine produisait également ses propres masques sans parvenir à en vendre beaucoup. La production se faisait dans un hangar. "Il y avait des toiles d'araignées, la poussière passait. Je pensais que ça allait être amélioré mais il n'y a jamais eu de protections. Ça a toujours été un hangar", précise Régis Guérin. Un témoignage appuyé par d'autres salariés. "Pour faire des masques, ça devrait être aussi propre qu'un hôpital. Là, on en était très loin. Il y avait de la poussière sur les machines et sur les masques. On était toujours en train de nettoyer mais c'était toujours dégueulasse", confirme Brandon Bittermann.

Depuis le 25 mars, les salariés ne travaillent plus. Ils se sentent abandonnés, avec des retards de salaires conséquents pour certains. L'Union départementale de la CGT va mener un combat à leurs côtés. Une action de groupe aux prud'hommes est en train d'être constituée. Un entretien avec le préfet de l'Indre a été demandé.

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