Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La grande détresse des aides à domicile face à l’épidémie causée par le coronavirus

Peu ou mal dotés en matériel de protection, notamment en masques, les auxiliaires de vie se plaignent d’être « la dernière roue de la charrette ».

Par 

Publié le 20 mars 2020 à 12h05, modifié le 20 mars 2020 à 15h02

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Elle tourne les poignées de porte tantôt en se protégeant d’une lingette, tantôt en recouvrant sa main de la manche de son manteau. Nadège Drouault entre, chaque jour, chez les personnes âgées pour les aider « à faire leur toilette, à se nourrir, à se coucher » avec la peur au ventre. Elle court le risque de leur transmettre ou de contracter le coronavirus puisqu’elle n’est pas – ou très peu – dotée de matériel de protection.

« Vous vous rendez compte qu’on leur donne à manger sans masque ! », se désole cette auxiliaire de vie sociale salariée d’une association d’aide à domicile affiliée à l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR) à Amboise (Indre-et-Loire). Mais elle n’a pas le choix.

Dans la stratégie du gouvernement pour endiguer l’épidémie, les aides à domicile – qui prennent soin de quelque deux millions de personnes âgées en France – regrettent d’être « la dernière roue de la charrette ». « On a le sentiment d’avoir été abandonnés dans cette crise, alors qu’on est en première ligne », résume Thierry d’Aboville, secrétaire général de l’ADMR. « Elles n’ont ni masque, ni gants, ni gel hydroalcoolique… On les envoie au front avec des bouts de bois ! », déplore Laure Blanc, directrice du réseau de l’ADMR d’Indre-et-Loire.

A force d’intervenir sans protection, le pire est advenu. A Lyon, une vieille dame qui toussait s’est révélée porteuse du virus. L’aide à domicile qui s’occupait de sa toilette ne portait pas de masque. Elle présente aujourd’hui des symptômes et doit rester confinée chez elle. « Des contaminations mutuelles de ce type, on risque d’en avoir beaucoup, s’alarme Clément Saint Olive, cofondateur de la structure d’aide à domicile Alenvi. Force est de constater que je ne suis pas en mesure de protéger mes salariés, faute de pouvoir me procurer des masques en nombre suffisant. »

« De la chair à canon »

« Malgré nous, on envoie à la boucherie nos intervenants. Et c’est vraiment de la chair à canon », se désole Dominique Villa, directeur d’Aid’Aisne, association d’aide à domicile, affiliée à l’UNA dans l’Aisne.

« On a un super personnel, prêt à faire face, s’exclame Denis Aye, directeur de la fédération de l’ADMR de la Drôme. Mais on a à peine de quoi tenir trois jours avec nos stocks de masques existants. Pour que nos 600 salariés changent quatre fois de masque par vingt-quatre heures pendant cinq jours, il nous en faudrait déjà 12 000 ! »

Il vous reste 63.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.