L'injonction du président de la République à "travailler et produire davantage" signifie qu'il faut "travailler tous" et pas demander aux salariés d'abandonner des jours de congés, a estimé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
"Ça veut dire travailler tous, (...) ça veut dire qu'il faut que le plus grand nombre de Français puissent trouver un travail", a déclaré Bruno Le Maire sur France Info.
Travailler davantage, cela veut dire travailler tous, que le plus grand nombre de Français puisse trouver un travail. L’emploi des jeunes qui rentrent sur le marché du travail est notre première préoccupation. @franceinfo pic.twitter.com/QlwnwX6U0L
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) June 15, 2020
Interrogé sur l'éventualité de demander aux Français de renoncer à des jours de congés, le ministre de l'Economie a répondu: "non, je ne crois pas du tout que ce soit ce qu'a dit le président de la République (...). La lecture est très simple: il faut que nous travaillions tous".
"Il faudra trouver un emploi pour les jeunes qui vont entrer sur le marché du travail dans quelques mois, (...) il faudra faire attention à ce qu'on ne licencie pas massivement des personnes de plus de 50 ans par solution de facilité", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a prévenu dimanche dans son allocution que pour faire repartir l'économie française, il faudrait "travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres", et ce "alors même que notre pays va connaître des faillites et des plans sociaux multiples en raison de l'arrêt de l'économie mondiale".
"La reconstruction économique est la priorité absolue nationale des prochains mois", a insisté Bruno Le Maire lundi, estimant qu'il fallait "inciter les entreprises à reprendre l'activité".
Les règles qui s'appliqueront à elles pour assurer la sécurité sanitaire "ne changent pas" pour l'instant, a-t-il précisé, ajoutant que les guides de protocoles sanitaires "continuent à être mis en place".
"Est-ce que demain il sera possible de regarder un point ou un autre de ces protocoles? Oui certainement", a-t-il toutefois indiqué.
Le télétravail "reste souhaitable dans la mesure où ça permet d'avoir une reprise progressive et de limiter la circulation du virus", a jugé le ministre. Mais c'est une solution "transitoire" qui "n'est pas la panacée", a-t-il estimé.
Pas de baisse de l'indemnisation du chômage partiel
Le ministre de l'Economie s'est aussi déclaré défavorable à une baisse de l'indemnisation pour les salariés, contrairement à ce qu'avait évoqué la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher vendredi dernier.
"Je n'y suis pas favorable", a affirmé le ministre sur France Info, interrogé sur une baisse de l'indemnisation pour les salariés. "Je considère que l'on doit préserver le pouvoir d'achat des salariés." "Il y a derrière une question de justice et d'efficacité économique: nous avons aussi besoin d'avoir des salariés qui peuvent consommer, qui peuvent participer à la reconstruction économique que le président de la République a appelé de ses voeux", a souligné le ministre.
"Je considère que l'ajustement qui a été fait depuis le 1er juin en faisant porter aux entrepreneurs une charge un peu plus élevée, mais qui reste raisonnable, était le bon", a-t-il assuré.
Il n'y aura ni baisse de l'indemnisation du chômage partiel pour les salariés ni diminution de sa prise en charge pour les entreprises au 1er juillet, a confirmé ce lundi le ministère du Travail, en réaction à diverses informations de presse et déclarations gouvernementales.
"L'information selon laquelle l'indemnisation des salariés en activité partielle passerait à 60% du brut (contre 70% aujourd'hui, NDLR) au 1er juillet est inexacte. Il n'y aura aucun changement d'indemnisation pour les salariés en activité partielle au 1er juillet", a précisé le ministère dans un message à la presse. "Pas de changement non plus pour les entreprises au 1er juillet", a ajouté l'entourage de Muriel Pénicaud. Les employeurs doivent déjà prendre en charge 15% du coût du chômage partiel depuis le 1er juin.
(Avec AFP)