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Pour améliorer le télétravail, 33 personnalités plaident pour un "chèque bureau universel"

TRIBUNE - Des entrepreneurs, sept parlementaires ou encore Benoît Hamon, Myriam El Khomri et Louis Gallois, demandent la création d'un chèque bureau universel" sur le modèle des tickets-restaurants ou des chèques vacances.

Rédaction JDD , Mis à jour le
Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © AFP

La tribune : "C'est souvent dans les crises qu'émergent des idées neuves, simples et répondant aux difficultés du moment. Parmi les transformations nées des confinements successifs, la plus grande est sans conteste le télétravail. Près d'un quart des personnes en situation d'emploi y a recours quotidiennement et semble satisfait : sécurité, gain de temps, plaisir d'être chez soi. C'est une révolution durable mais dont les conséquences sont ambivalentes. Plus autonomes et efficaces, les télétravailleurs ressentent aussi une charge mentale excessive, surtout les femmes, majoritaires à assumer, en plus d'un travail aux horaires extensibles, un surcroît de tâches ménagères et éducatives.

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Il faut passer des télétravaux forcés au télétravail organisé

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Sans oublier que travailler chez soi se paie parfois cher : logements exigus, nuisances sonores, mobilier et écrans peu adaptés, connexion Internet déficiente voire inexistante. De crise de santé physique, le coronavirus pourrait bien muter en crise de santé mentale. Il faut donc passer des télétravaux forcés au télétravail organisé.

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Dans l'accord national du 26 novembre 2020, les partenaires sociaux ont défini le cadre du télétravail, précisant notamment qu'il pouvait aussi s'exercer dans un tiers-lieu, différent des locaux de l'entreprise. L'accord évoque également pour la première fois la nécessité de prévenir l'isolement professionnel que peut engendrer un télétravail mal organisé. Appuyons-nous sur cette avancée pour construire un droit nouveau qui remédierait aux nuisances du télétravail sans amoindrir ses bienfaits.

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A l'image des tickets-restaurants ou des chèques vacances, financés par l'employeur et utilisables par le salarié, nous proposons un 'chèque bureau' universel avec lequel les salariés pourraient payer l'accès à un tiers-lieu ou un espace de coworking et utiliser ses installations. Cofinancé par l'Etat et les collectivités locales pour permettre au salarié de travailler dans le bureau de proximité de son choix, ce titre serait émis directement par l'employeur ou par l'intermédiaire d'une société spécialisée ; à l'issue d'un accord d'entreprise, le comité social et économique pourrait lui aussi participer au financement.

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Le chèque bureau facilitera l'accès à des espaces de travail de proximité tout en permettant le maintien de la vie sociale des travailleurs à distance

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Parce que ni les salariés ni les entreprises ne peuvent supporter seuls le coût de leur propre bureau ou d'un second bureau, le chèque bureau facilitera l'accès à des espaces de travail de proximité tout en permettant le maintien de la vie sociale des travailleurs à distance. Il redynamisera aussi le tissu économique des territoires (restauration, consommation, culture…) et modernisera les services publics.

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Le monde d'après ne se subit pas, il s'organise. Le chèque bureau est l'exemple même d'une possibilité offerte par la crise d'accompagner la reprise et d'aménager ses effets grâce à une véritable avancée sociale."

 

Les signataires :

Patrick Levy-Waitz, président de la Fondation Travailler autrement et de France Tiers Lieux

Carole Grandjean, députée de Meurthe-et-Moselle

Christophe Bouillon, président de l’Association des Petites Villes de France

Clément Alteresco, CEO de Morning

David Lacombled, président de La Villa Numéris / La Station Saint Omer

Denis Maillard, cofondateur de Temps commun

Didier Baichère, député des Yvelines

Franck Morel, avocat associé ‎chez Flichy Grangé Avocats

Frédérique Dumas, députée des Hauts-de-Seine

Gael Duval, CEO Jechange.fr

Jacques Huybrechts, président d'Entrepreneurs d'avenir

Jean Grosset, directeur de l’Observatoire du dialogue social de la fondation Jean Jaurès

Jean-Claude Mailly, senior advisor d’Alixio

Jennifer De Temmerman, députée du Nord

Jérôme Saddier, président d’ESS France et Avise

Julien Bargeton, sénateur de Paris

Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA

Laurent Grandguillaume, vice-président de la fondation Travailler autrement

Louis Gallois, ancien haut fonctionnaire et dirigeant d’entreprise

Marie Eloy, présidente de Bouge ta boîte

Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT

Myriam El Khomri, directrice du pôle conseil de Sciaci Saint Honoré

Nadège Onderka, présidente du réseau Les Premières

Paul-Henri Antonmattei, professeur de droit privé, professeur de droit du travail à l'Université de Montpellier

Saïd Hammouch, président de Mozaik RH

Samira Djouadi, déléguée générale de la Fondation TF1

Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor

Stéphane Bensimon, président de Wojo

Stéphanie Goujon, directrice générale de French Impact

Sylvain Maillard, député de Paris

Valéria Faure-Muntian, députée de la Loire

Véronique Bedague, directrice générale de Nexity

Benoît Hamon, ancien ministre et candidat à la présidentielle

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