Le coronavirus court de plus belle au cœur du vaste territoire du Brésil. Au 4 mai, les chiffres officiels faisaient état de 102 000 cas déclarés et de plus de 7 000 morts, rapporte O Globo.

La courbe des infections ne cesse de monter depuis la mi-avril, et tous les États brésiliens sont touchés. Le taux de létalité par Covid-19 dans le pays est de 6,9 %.

À Rio de Janeiro, indiquent les graphiques publiés par le quotidien, 92 % des lits d’unités de soins intensifs sont occupés, et ce taux est de près de 69 % dans la mégapole de São Paulo, les deux villes étant les plus touchées par les infections et les mieux équipées en services hospitaliers.

Alors que les gouverneurs des États brésiliens ont adopté des mesures de confinement, le président Jair Bolsonaro, depuis la mi-mars, ne cesse de fustiger ces décisions au nom de la sauvegarde de l’économie.

Nouvel épicentre

Quand bien même, face à la progression de l’épidémie, São Paulo lance, elle, de nouvelles mesures de protection : les masques sont désormais obligatoires dans les transports publics, et quatre grandes avenues ont été fermées à la circulation “afin d’accroître le confinement, qui n’est appliqué en moyenne qu’à 50 % alors qu’il faudrait l’amener à 70 %”, écrit El Pais Brasil. La levée partielle du confinement devait avoir lieu à São Paulo le 11 mai, comme en France, mais les autorités de la ville disent réfléchir à en différer la date.

“La question n’est pas de savoir si le Brésil sera demain le principal foyer de contamination dans le monde : c’est déjà le cas”, confie le responsable du Laboratoire d’information sur la Santé de l’Université de São Paulo, Domingos Alves, au site Brasil 247.

Les chercheurs de son institution soulignent que, selon eux, “le nombre de personnes infectées au Brésil est seize fois supérieur aux données officielles et doit être proche de 1,3 million d’individus”, relate le média.