Santé

Olivier Véran annonce le «Ségur de la santé» pour le 25 mai

Dans une interview au «JDD», le ministre de la Santé précise les contours de la concertation évoquée vendredi par Emmanuel Macron.
par LIBERATION, (avec AFP)
publié le 17 mai 2020 à 9h42

Vendredi à la Pitié-Salpétrière, Emmanuel Macron avait évoqué un «Ségur de la Santé» comme il y a eu des Grenelle de tout et n'importe quoi. Dimanche dans le JDD, Olivier Véran, son ministre de la Santé, en précise les contours. Il démarrera dans moins de dix jours, le 25 mai, avec une «grande réunion multilatérale des partenaires sociaux au ministère» (rue de Ségur, donc)  afin de présenter un plan «cet été, pour traduire tout ce qui peut l'être dans le prochain budget de la Sécurité sociale».

En attendant, Olivier Véran promet que le gouvernement va «augmenter les rémunérations» à l'hôpital et créer un «cadre beaucoup plus souple» au temps de travail, en réponse à la demande de reconnaissance des personnels. «Il faut travailler à une augmentation» des salaires des personnels hospitaliers, «au-delà des primes», déclare le ministre. Sans donner de détails. Concernant les 35 heures, il assure que «la question n'est pas de déréglementer le temps de travail». «Il ne s'agit pas d'obliger des gens à travailler davantage, mais de créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire, ou d'organiser leur temps de travail différemment. Sans pression.»

«Paupérisation»

«De nombreuses infirmières sont contraintes de faire des "ménages", c'est-à-dire des heures supplémentaires, illégalement, dans d'autres établissements. Si des salariés de l'hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que ce soit possible», envisage Véran. Au-delà, il juge à propos des infirmières que «la nation va devoir faire un effort important pour reconnaître leur rôle». Il souhaite «rapidement» atteindre un «niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne» (selon certaines estimations, le salaire annuel des infirmières françaises est inférieur de 6 000 euros à ce qui se pratique dans les grands pays européens). D'où viendront les euros ? «Il n'y a pas d'argent magique, il faudra donc faire des choix», prévient le ministre de la Santé. Qui s'engage également à «sortir du dogme de la fermeture de lits». «Médecin hospitalier, j'ai connu les brancards dans les couloirs, ce n'est plus acceptable.»

Emmanuel Macron avait promis vendredi de «mettre fin» à la «paupérisation» des personnels soignants. Un message accueilli avec prudence par ces derniers, engagés dans une mobilisation inédite depuis des mois avant la crise du coronavirus pour obtenir davantage de considération et de moyens.

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