Bonjour, bon après-midi et bonsoir.
Huit mois après le début de la pandémie, nous comprenons que les populations sont fatiguées et aspirent à continuer le cours de leur vie. Nous comprenons aussi que les pays veulent remettre en marche la société et reprendre les activités économiques.
C’est également le souhait de l’OMS. Les mesures de confinement des populations à domicile et d’autres restrictions ont été prises par certains pays pour réduire la pression exercée sur les systèmes de santé. Toutefois, elles ont eu de lourdes conséquences sur les moyens de subsistance, l'économie des pays et la santé mentale des populations.
L'OMS soutient pleinement les efforts visant à relancer les économies et les activités au sein de la société. Nous souhaitons que les enfants retournent à l'école et que chacun retourne sur son lieu de travail - cependant cela doit se faire en toute sécurité.
Dans le même temps, aucun pays ne peut prétendre que la pandémie a été endiguée.
La réalité est que ce coronavirus se propage facilement, qu'il peut être mortel chez les personnes de tout âge et que la plupart des gens restent sensibles à l'infection.
Si les pays veulent véritablement progresser vers une reprise des activités, ils doivent s'engager sérieusement à supprimer la transmission et à sauver des vies.
Cela peut sembler être un équilibre impossible à atteindre, mais bien au contraire, on peut y parvenir, et cela a déjà été le cas. Pour cela, les pays doivent absolument lutter contre la transmission.
Plus les pays parviendront à maîtriser le virus, plus la reprise des activités sera possible.
Une relance des activités en l’absence de cet élément est vouée à l'échec.
Il n'existe pas de solution unique, ni d’approche « tout ou rien ».
Nous pensons qu'il existe quatre éléments essentiels sur lesquels l'ensemble des pays, des communautés et des individus doivent se concentrer pour prendre le contrôle.
Premièrement, éviter de donner plus d’ampleur aux événements qui se produisent. La COVID-19 se répand très facilement parmi les groupes de personnes.
Dans de nombreux pays, nous avons assisté à des flambées explosives liées à des rassemblements de personnes dans des stades, des boîtes de nuit, des lieux de culte et au sein d'autres foules.
Il faut absolument éviter de donner plus d'ampleur à ces événements, et il existe des moyens d'organiser des rassemblements en toute sécurité dans certains endroits.
Les décisions concernant la manière et le moment adéquats pour autoriser les rassemblements de personnes doivent être prises selon une approche fondée sur les risques, dans le contexte local.
Les pays ou les communautés connaissant une transmission communautaire importante pourraient devoir reporter certains événements pendant une courte période afin de réduire la transmission.
D'autre part, les pays ou les communautés où l'on observe des cas sporadiques ou de petits groupes de cas peuvent trouver des moyens créatifs d'organiser des événements tout en minimisant les risques.
Deuxièmement, il faut réduire le nombre de décès en protégeant les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies sous-jacentes et les travailleurs essentiels.
Les pays qui respectent correctement ces exigences pourraient être capables de faire face à de faibles niveaux de transmission à mesure qu'ils autoriseront la reprise des activités.
En protégeant les personnes les plus exposées, les pays peuvent sauver des vies, prévenir le développement de maladies graves et réduire la pression exercée sur leur système de santé.
Troisièmement, chacun doit jouer son rôle en prenant les mesures que nous savons efficaces pour se protéger et protéger les autres : se tenir à au moins un mètre des autres, se laver les mains régulièrement, respecter les règles d'hygiène respiratoire et porter un masque.
Éviter : les espaces clos, les endroits bondés et les lieux où les contacts sont étroits.
Et quatrièmement, les pouvoirs publics doivent prendre des mesures adaptées en matière de recherche, d’isolement, de dépistage et de traitement des cas, ou encore de recherche et de mise en quarantaine des contacts. Il sera possible d'éviter la généralisation du confinement des populations à domicile si les pays prennent des mesures temporaires et mènent des interventions géographiquement ciblées.
Afin d'appuyer les pays dans leurs efforts visant à garantir la reprise des activités, l'OMS a élaboré une série d'orientations fondées sur des bases factuelles, applicables à différents scénarios de transmission.
Récemment, nous avons publié des orientations concernant les hôtels et autres lieux d'hébergement, ainsi que des orientations relatives aux cargos et aux navires de pêche.
Tout cela s'inscrit dans le cadre de notre engagement à apporter un soutien à tous les secteurs afin qu'ils reprennent leurs activités dans des conditions aussi sûres que possible.
Je tiens à remercier la Commission européenne d'avoir annoncé aujourd'hui son adhésion au mécanisme COVAX, et de sa contribution d’un montant de 400 millions d'euros.
Comme l'a souligné la présidente Ursula von der Leyen, la collaboration mondiale est le seul moyen de surmonter une pandémie mondiale. Je suis entièrement d'accord avec Madame la Présidente.
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Bien entendu, il n'y a pas que les écoles et les entreprises qui ont été touchées par la COVID-19.
Dans tous les pays, les systèmes de santé ont subi de fortes pressions, et le véritable impact de la pandémie en termes d'augmentation des maladies et de décès imputables à d'autres maladies reste à déterminer.
Une enquête de l'OMS publiée aujourd'hui dans 105 pays montre que 90 % des pays ont connu des perturbations de leurs services de santé. Les pays à revenu faible ou intermédiaire ont été les plus touchés.
L'enquête révèle que jusqu'à 70 % des services essentiels ont été perturbés, notamment la vaccination systématique, le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles, la planification familiale et les services de contraception, le traitement des troubles mentaux ainsi que le diagnostic et le traitement du cancer.
De nombreux pays ont commencé à mettre en œuvre certaines des stratégies recommandées par l'OMS afin d'atténuer la perturbation des services, telles que le triage des patients permettant d’établir les priorités, le passage aux consultations en ligne et la modification des pratiques de prescription des médicaments.
Toutefois, seuls 14 % des pays ont déclaré avoir supprimé les frais d'utilisation, mesure recommandée par l'OMS afin de pallier les éventuelles difficultés financières auxquelles pourraient être confrontés les patients.
L'OMS poursuivra sa collaboration avec les pays afin de fournir des outils permettant de maintenir les services essentiels.
Par exemple, l'OMS est en train de mettre en place un centre d’apprentissage pour les services de santé (Health Services Learning Hub), une plateforme en ligne qui permettra aux pays de partager leurs expériences et d'apprendre les uns des autres.
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Enfin, je tiens à mentionner les activités en cours de l'OMS visant à intervenir dans le cadre d'une autre situation d'urgence, à savoir les conséquences de l'explosion survenue à Beyrouth.
Bien que Beyrouth ne fasse plus la une des journaux, l'OMS continue de soutenir le Liban après l'explosion survenue il y a quatre semaines, qui a causé plus de 6 500 blessés, a privé 300 000 personnes de leur foyer et a gravement endommagé des infrastructures de santé et des fournitures médicales essentielles.
L'OMS et ses partenaires fournissent des soins aux personnes blessées, en veillant à ce que chacun ait un accès à des services de santé de base et vitaux, en apportant un soutien dans le domaine de la santé mentale aux agents de santé et aux communautés, et en reconstruisant les hôpitaux détruits.
Parallèlement, nous menons une action contre la COVID-19 en élargissant le dépistage et l'accès au traitement, en achetant les médicaments requis d'urgence et en protégeant les agents de santé.
Pour pérenniser ces efforts qui permettent de sauver des vies, l'OMS a lancé un appel de fonds afin d'obtenir au moins US $ 76 millions.
Nous remercions tous les donateurs qui ont déjà pris des engagements financiers.
Afin d'appuyer cet appel, la Fondation de l'OMS, que nous avons récemment créée, a lancé aujourd'hui une campagne à laquelle toute personne ou organisation peut contribuer.
Pour faire un don, rendez-vous sur whofoundationproject.org, et cliquez sur « Donations ». Votre contribution fera une différence dans la vie de nombreuses personnes qui ont besoin de soutien.
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En conclusion, permettez-moi de répéter les quatre points essentiels sur lesquels les pays, les communautés et les individus doivent se concentrer pour maîtriser la transmission afin que les activités économiques et au sein de la société puissent reprendre en toute sécurité.
Premièrement, éviter de d'amplifier les événements.
Deuxièmement, réduire le nombre de décès en protégeant les groupes vulnérables.
Troisièmement, prendre les mesures nécessaires sur le plan individuel pour se protéger et protéger les autres.
Quatrièmement, rechercher, isoler, dépister, traiter les cas, ou encore rechercher et mettre en quarantaine les contacts.
Et par-dessus tout, l'unité nationale et la solidarité mondiale sont essentielles.
Ce virus profite de nos divisions. Lorsque nous sommes unis, nous pouvons le vaincre.
Je vous remercie.