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Réforme des retraites : une rencontre à Matignon pour acter avancées et points de blocage

Le Premier ministre reçoit ce jeudi matin les partenaires sociaux à Matignon pour faire le point sur la réforme des retraites. On y parlera transition entre les anciens régimes et le système universel, minimum de pension, emploi des seniors et pénibilité. Des dossiers qui ont inégalement avancé.

Le 7 janvier dernier, le Premier ministre, Edouard Philippe, s'était rendu dans la salle des accords du ministère du Travail pour lancer un nouveau round de concertations avec les syndicats et le patronat sur la pénibilité et l'emploi des seniors.
Le 7 janvier dernier, le Premier ministre, Edouard Philippe, s'était rendu dans la salle des accords du ministère du Travail pour lancer un nouveau round de concertations avec les syndicats et le patronat sur la pénibilité et l'emploi des seniors. (Lionel Bonaventure/AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 13 févr. 2020 à 06:01

« Faire le point » ou « conclure »… Ouvrant les travaux des partenaires sociaux avec le gouvernement au ministère du Travail sur la pénibilité et l'emploi des seniors, le mois dernier, le Premier ministre n'avait pas tranché sur l'objectif lorsqu'il avait annoncé qu'il reverrait les partenaires sociaux sur la réforme des retraites« dans la semaine du 10 février ».

Ce jeudi matin, ce sera un peu des deux. Les transitions des régimes actuels vers le système universel et le futur minimum de pension seront au coeur des discussions. Les partenaires sociaux attendent avant tout des réponses sur ces éléments clés de la réforme. L'enjeu est sur le premier sujet la confirmation d'un scénario « à l'italienne » qui garantirait des droits acquis calculés sur toute la carrière et proratisés en fonction de la durée de cotisation, et sur le second le calendrier et la cible par rapport au SMIC.

Accès à la retraite progressive

Sur l'emploi des seniors, les discussions sont bien avancées. Plusieurs mesures sont dans les tuyaux et devraient être précisées. L'accès à la retraite progressive devrait être étendu à la fonction publique. Les forfaits jours qui, aujourd'hui, en sont exclus devraient aussi être concernés. Reste la question de son seuil de déclenchement. Actuellement, il faut avoir au moins 60 ans et avoir cotisé au moins 150 trimestres. Il était question de passer à 62 ans. Mais le gouvernement pourrait assouplir sa position. Un maintien des 60 ans est évoqué.

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Un coup de pouce pourrait, en outre, être donné au mécénat de compétence de salariés âgés. Ce type de mécénat d'entreprise, qui donne déjà droit à un avantage fiscal, consiste pour un employeur à mettre à la disposition d'une association un de ses salariés sur son temps de travail pour réaliser des actions d'intérêt général. L'incitation pourrait être renforcée pour les salariés âgés, un ciblage que font déjà des entreprises comme Arkéa .

Blocage du patronat

Sur la pénibilité, en revanche, ce ne sera assurément qu'un point d'étape. Le volet reconversion semble bouclé, avec la création d'un congé spécifique de six mois payés à 100 % et un compte personnel de formation qui serait porté à 12.500 euros. Le volet prévention est en bonne voie, avec l'idée d'aider financièrement les entreprises via les branches en prenant sur les excédents de la branche des accidents du travail (ce qui agace le Medef). En revanche, ça bloque sur la réparation, c'est-à-dire la possibilité de départ anticipé en retraite en cas de métier pénible. Elle existe déjà dans le cadre du compte pénibilité pour six facteurs dont le travail de nuit ou en alternance (sous réserve de préciser son articulation avec l'âge d'équilibre). Mais il n'épuise pas le sujet.

« Déménageurs, salariés de l'industrie agroalimentaire dans le privé, égoutiers dans le public… Il n'est pas normal que de tels métiers pénibles ne donnent pas lieu à un départ anticipé »,estime ainsi Laurent Escure, le secrétaire général de l'Unsa, dans une interview aux « Echos » . Edouard Philippe lui-même a ouvert la voie à la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers. Mais le dossier bloque du côté du patronat.

Il y a d'une part une opposition de principe du Medef dont le président, Geoffroy Roux de Bézieux a exclu en début de semaine de recréer « des régimes spéciaux » dans le privé. Du côté de l'U2P comme de la CPME, on voit en revanche la perspective plutôt d'un bon oeil, mais les branches ne veulent pas en assumer le coût. D'où la piste d'une contribution forte de la solidarité à côté d'une surcotisation spécifique des branches concernées.

Leïla de Comarmond

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