Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Google accélère le web mobile pour contrer Apple et Facebook

Le moteur de recherche annonce « Amp », un format qui répond aux initiatives d’hébergement de contenus de presse lancées par Facebook et Apple.

Par  et

Publié le 07 octobre 2015 à 17h58, modifié le 07 octobre 2015 à 17h39

Temps de Lecture 4 min.

Exemple d'article du Guardian publié dans le format Amp créé par Google pour améliorer la consultation sur support mobile

Et de trois… Après Facebook et Apple, Google a annoncé, mercredi 7 octobre, une initiative pour accélérer le web mobile : il lance « Accelerated mobile pages », un format que tout éditeur pourra utiliser pour publier des pages qui seront lisibles beaucoup plus rapidement quand on les consulte depuis un téléphone ou une tablette. C’est une réponse à la lenteur de chargement des contenus sur support mobile, dénoncée quasi unanimement par nos partenaires, a expliqué Google à la presse, mercredi. Un sujet déjà mis en avant par Facebook et Apple quand ils ont lancé leurs initiatives Instant Articles et News.

Concrètement, le format Amp allège le poids d’une page en simplifiant les éléments techniques, a expliqué Google. Et il utilise le « cache » de Google : le moteur de recherche stockera sur ses serveurs les pages au format Amp comme il stocke déjà les pages en format classique. Mais quand un internaute utilisant un smartphone ou une tablette cliquera sur le lien d’un contenu disponible au format Amp, le fichier « caché » par Google s’affichera, très rapidement. Une démo est disponible, via mobile, à l’adresse G. co/ampdemo.

Soutien des réseaux Twitter, Pinterest et Linkedin

Pour l’heure, Google a publié les spécificités de son format, ce qui doit permettre à tout éditeur qui le souhaite de commencer à publier des pages « Amp ». Et aux robots de Google de commencer à les indexer et à les stocker en cache. Puis, « en 2016 », Google commencera à intégrer les pages « Amp » dans les résultats de son moteur de recherche.

Point important : le géant du Web et la publicité dispose de partenariats avec d’autres plateformes puissantes comme les réseaux sociaux Twitter, Pinterest et Linkedin. Sur ces derniers, les liens renverront vers les formats « Amp » des pages, quand ils seront disponibles. Par ailleurs, l’éditeur de blogs Wordpress proposera un « plugin » pour permettre une publication « Amp ».

Google précise que n’importe qui peut utiliser son nouveau forma, t mais se félicite d’avoir d’ores et déjà trente éditeurs de presse partenaires, dont le français Les Echos, l’anglais The Guardian, les américains The New York Times, Buzzfeed ou The Washington Post, l’espagnol El Pais… Une énumération qui rappelle les titres mis en avant par Apple et Facebook lors de leurs lancements de solutions mobiles.

« Les médias traditionnels doivent atteindre leurs lecteurs hors de leurs propres sites web et aller les chercher où ils se trouvent », a expliqué Mario Calabresi, un responsable du quotidien italien La Stampa, invité par Google, tout rappelant son attachement aux valeurs de « qualité et de confiance ».

Google se pose en défenseur du « Web ouvert »

En quoi la solution de Google est-elle différente de celles de Facebook et Apple ? « Nous avons une approche ouverte du Web et même open source », a expliqué, mercredi, un responsable de l’équipe « produits » de Google, Danny Bernstein, en référence aux logiciels libres dont le code est public. Pour Google, ce discours est une façon, dans sa communication, de tenter de se démarquer de Facebook et Apple, accusés en creux de proposer des solutions propriétaires, et d’être des tenants d’un web « fermé ».

L’annonce de Google apparaît donc comme une réponse aux initiatives prises par ses concurrents. Ces nouveaux services ont en commun de proposer aux grands médias de publier des articles et des vidéos directement sur ces plates-formes en échange de l’espoir de toucher un nouveau lectorat plus jeune, voire des revenus publicitaires. Ils proposent un format attractif, adapté au mobile, qui se charge plus rapidement que les articles hébergés sur les sites mobiles des médias.

La publicité, point sensible

Google, comme ses rivaux, est bien conscient que les éditeurs de contenus ont peur que publier sur une autre plateforme que leur propre site ou application leur fasse perdre une partie de leur pouvoir dans la chaîne de valeur. Et une part de contrôle sur la publicité et sur les données concernant les lecteurs. Il a donc décidé de ne prendre aucun pourcentage de la publicité qui sera montrée sur les pages « Amp ». Google assure aussi que tous les systèmes de gestion de publicité seront convertibles, même si l’on peut se demander si tous les types de bannières seront utilisables dans Amp, qui est un format allégé.

Par ailleurs Google promet que ces pages « seront comme votre site », et que les clics seront comptabilisés dans l’audience des éditeurs, à la faveur de discussions en cours avec les prestataires comme Chartbeat ou Parse.ly.

Chez Apple et Facebook, les éditeurs peuvent conserver leurs revenus publicitaires, s’ils ont eux-mêmes commercialisé leur contenu. Par contre, si l’annonceur a été trouvé par Apple ou Facebook, la plate-forme conserve 30 % des revenus. En matière de données, Facebook autorise les éditeurs à collecter des données à propos de leurs lecteurs. Apple propose aussi aux éditeurs de suivre les statistiques de leurs articles hébergés par News.

« Devenir un standard »

« Google offre toutes les possibilités de monétisation des articles publiés sur Amp : les publicités mais aussi les paywalls » donc le paiement à l’acte ou l’abonnement, s’est félicité Frédéric Filloux, ex-responsable numérique des Echos, lors de la conférence organisée par Google. Une spécificité également mise en avant par Naomi Ramirez, responsable numérique d’El Pais. « Amp a le potentiel de devenir un standard », pense-t-elle.

C’est aussi l’espoir de Google, dans la bataille qu’il livre contre Facebook et Apple, particulièrement dans le mobile, dont les audiences deviennent primordiales. Pour attirer les éditeurs de sites, les trois plateformes rivalisent en proposant des solutions aux conditions assez avantageuses. Leur concurrence est un des antidotes contre la dépendance que peut créer, pour les médias, le fait de publier sur ces grandes plateformes. Qui pourront toujours, éventuellement, faire évoluer plus tard les conditions qu’ils proposent.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.