L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été créée le 5 octobre 1948 à Fontainebleau en France. Il s'agit de la première union environnementale à l’échelle mondiale qui réunit gouvernements et organisations de la société civile dans le but de protéger la nature. Elle a pour objectif d’encourager la coopération internationale et de fournir des connaissances et des outils scientifiques en vue de conserver l’intégrité et la diversité de la nature ainsi que de garantir un usage équitable et durable des ressources naturelles.
Rassemblant plus de 1 400 membres (États, organismes gouvernementaux, ONG, organisations de peuples autochtones), l’UICN est le réseau environnemental le plus vaste de la planète. Elle élabore des solutions fondées sur la nature pour la mise en œuvre d’accords internationaux comme l’Accord de Paris sur le climat (2015) ou les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
L’UICN fait aujourd’hui autorité au niveau international sur l’état de la nature et des ressources naturelles dans le monde et sur les mesures pour les préserver.
L'organisation, à ses débuts, a étudié les effets des activités de l'homme sur la nature, notamment les conséquences nocives des pesticides sur la biodiversité.
Dans les années 1960, elle s'est consacrée à la protection des espèces et des milieux naturels nécessaires à leur survie. En 1964, elle a présenté la liste rouge des espèces protégées de l’UIC, devenue depuis la source de données la plus importante sur le risque d’extinction des espèces à l’échelle mondiale.
Dans les années 1970, son rôle dans l’élaboration de plusieurs conventions internationales a été central : Convention de Ramsar sur les zones humides (1971), Convention du patrimoine mondial (1972), Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (1974). En 1992, elle a promu la réalisation de la Convention sur la diversité biologique.
En 1980, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’UICN a publié la Stratégie mondiale de la conservation. Étape historique, la stratégie a contribué à définir le concept de développement durable sur le plan mondial.
La version ultérieure de sa stratégie, nommée Sauver la planète, a été publiée par les trois organisations lors des préparatifs du Sommet de la Terre de 1992. Elle a servi de base aux politiques internationales en matière d’environnement : élaboration des Conventions de Rio sur la diversité biologique (CDB), les changements climatiques (CCNUCC) et la désertification (CNULD).
Au début des années 2000, l’UICN a mis au point une stratégie d’implication du secteur privé ayant un fort impact sur la nature tels que l’exploitation minière et l’extraction pétrolière et gazière.
Dans les années 2000, elle a lancé les "solutions fondées sur la nature", qui sont destinées à sauvegarder la nature mais aussi à répondre aux grands enjeux mondiaux (sécurité alimentaire et de l'approvisionnement en eau, changement climatique et réduction de la pauvreté).
Une note de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques définit la notion ainsi : "La biodiversité se constitue par la variété de tous les organismes vivants. Elle est appréciée à cinq niveaux : écosystèmes, espèces, populations, individus et gènes. C’est un vaste ensemble qui inclut les organismes vivants et les relations qu’ils établissent entre eux et avec l’environnement."
De nombreux travaux scientifiques mettent en évidence des pertes de biodiversité considérables et très rapides. La question d’une sixième extinction des espèces est désormais posée. L'UICN a identifié les espèces concernées et fait des recommandations par catégorie. En France, elle coopère avec le Musée national d'histoire naturelle (MNHN).
La liste rouge des espèces animales et végétales menacées est un indicateur privilégié pour suivre l’état de la biodiversité dans le monde. Elle fait l'objet d'une réévaluation annuelle par l’UICN.
Le processus de concertation et de validation, mené par les scientifiques de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN, s’étend sur plusieurs années. En fonction de cinq critères visant à évaluer le risque d’extinction (taille de la population, taux de déclin, aire de répartition géographique…), chaque espèce ou sous-espèce est classée dans l’une des neuf catégories suivantes :
- Éteinte (EX) ;
- Éteinte à l’état sauvage (EW) ;
- En danger critique (CR) ;
- En danger (EN) ;
- Vulnérable (VU) ;
- Quasi menacée (NT) ;
- Préoccupation mineure (LC) ;
- Données insuffisantes (DD) ;
- Non évaluée (NE).
La liste 2021 établit à 37 480 le nombre d'espèces menacées sur les 134 425 espèces étudiées.
La plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a été créée en 2012. Elle partage des objectifs communs avec l'UICN pour une meilleure connaissance de la biodiversité. À la différence de l'UICN, l'IPBES est un organisme entièrement gouvernemental.
Des partenariats stratégiques ont été noués entre les deux organisations.
Le Comité français de l’UICN est le réseau des organismes et des experts de l’Union internationale pour la conservation de la nature en France. Il regroupe deux ministères, 13 organismes publics, 47 organisations non-gouvernementales, ainsi qu’un réseau de plus de 250 experts rassemblés au sein de commissions thématiques et de groupes de travail.
L'Union internationale pour la conservation de la nature présente son congrès, du 3 au 11 septembre comme "le plus grand événement mondial jamais organisé sur la biodiversité". Une ambition qui se traduit d'abord en chiffres : 1 300 organisations membres de l’UICN venues de 160 pays, 15 000 experts de commissions, 20 000 personnes attendues.
Huit enjeux sont au centre des débats :
- les espèces menacées ;
- les écosystèmes (forêts, océan et littoraux) ;
- les aires protégées ;
- les solutions fondées sur la nature pour lutter contre le changement climatique ;
- la biodiversité en outre-mer ;
- la déforestation importée ;
- l’artificialisation des sols ;
- les alternatives aux pesticides
Le Congrès de l’UICN, annulé en 2020 à cause du Covid-19, marque une étape avant la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15) à Kunming, en Chine (prévue en avril 2022).