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Politique

Grèce: DSK utilise Twitter pour proposer ses solutions

L'ancien directeur du FMI a publié sur internet un texte intitulé "Apprendre de ses erreurs", qu'il a posté sur Twitter. Il y évoque des mesures pour sortir de la crise grecque.

Après une arrivée sur Twitter très commentée la semaine dernière, Dominique Strauss-Kahn a posté deux nouveaux tweets samedi, l'un en anglais, l'autre en français, retweeté près de 900 fois. "Apprendre de ses erreurs", écrit l'ex-patron du FMI, ajoutant un lien vers un document de trois pages, dans lequel il expose ses solutions pour sauver la Grèce de la crise.

Alors qu'il était aux commandes au début de la crise grecque, il appelle les Européens à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes. L'ancien ministre français des Finances fait cette proposition alors que la Grèce n'a jamais été aussi proche du défaut de paiement depuis la rupture des négociations samedi avec ses partenaires de la zone euro. Il suggère que "la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l'Union européenne comme du FMI mais qu'elle bénéficie d'une très large extension de la maturité et même d'une réduction nominale massive de sa dette à l'égard des institutions publiques".

Les pays européens se sont toujours opposés à un tel allègement de la dette grecque qu'ils détiennent. "Cela libérera la Grèce de toutes ses obligations envers le secteur officiel (institutions officielles) pour les deux prochaines années", poursuit celui qui avait participé aux premères discussions sur les risques liés à la colossale dette grecque (180% du PIB aujourd'hui) à partir de 2010. "Cela laissera le pays dans une contrainte budgétaire difficile puisqu'il ne pourra pas emprunter sur les marchés, ne recevra plus de ressources de l'UE ou du FMI et devra donc équilibrer son budget tout seul", argumente encore Dominique Strauss-Kahn.

"Nous nous complaisons à répéter les mêmes erreurs"

Evoquant des "choix budgétaires difficiles" pour les Grecs, il cite la réforme fiscale, une bataille "contre l'oligarchie, les intérêts privés et la lourdeur de l'appareil de l'Etat". Ils feront ces choix "eux-mêmes", sans contrainte venue de l'extérieur, insiste-t-il. Si cette idée fonctionne, la Grèce pourrait alors devenir "éligible à des effacements progressifs de sa dette", précise DSK, pour qui "seule la dizaine de milliards prévus pour la recapitalisation du système bancaire devraient être versée pour permettre à la banque centrale européenne" de poursuivre son programme d'aide d'urgence.

"Il n'est pas sûr que cela marche", reconnaît l'ancien ministre, appelant les autorités grecques au courage et à l'indépendance. Dans son texte, il critique à plusieurs reprises le caractère "inepte" ou "désastreux" des "ajustements budgétaires sévères" qui ont été la règle dans la zone euro dans la foulée de la crise. Pour lui, "nous nous complaisons à répéter les mêmes erreurs". "Forcer le gouvernement grec à céder créerait un précédent tragique pour la démocratie européenne et pourrait mettre en marche une réaction en chaîne incontrôlable", conclut-il. 

A. G. avec AFP