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Les invasions biologiques coûtent cher à l’humanité

En 2017, le coût des espèces invasives a été vingt fois supérieur aux budgets combinés de l’OMS et de l’ONU la même année, selon une étude française.

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Publié le 31 mars 2021 à 17h00, modifié le 01 avril 2021 à 05h50

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Les fourmis de feu (Solenopsis invicta) sont responsables de 100 000 hospitalisations par an aux Etats-Unis.

Moustique tigre, écureuil gris, jacinthe d’eau… Sur la planète, il existe plus de 10 000 espèces exotiques envahissantes, que l’on appelle aussi invasives. Que ce soit sous forme végétale ou animale, elles nécessitent des mesures de gestion considérables et mettent en danger la biodiversité.

Pour mettre en lumière les conséquences globales de ces espèces, des scientifiques du CNRS, de l’Institut de recherche pour le développement et du Muséum national d’histoire naturelle viennent de publier une estimation des coûts engendrés par les invasions biologiques. Au total, selon ces chercheurs, près de 1 300 milliards de dollars (1 108 milliards d’euros) auraient été perdus en l’espace de quarante ans.

Ces résultats, publiés dans la revue Nature mercredi 31 mars, ont été obtenus grâce à la base de données InvaCost créée entre 2014 et 2019.

Pendant cinq ans, les chercheurs ont épluché plus de 850 articles scientifiques. « Il y a beaucoup d’études sur les impacts économiques des espèces invasives, explique Franck Courchamp, chercheur au CNRS et coauteur de l’étude. Mais ce sont des études très précises et spécifiques à une espèce. Toutes ces études ne sont pas comparables, n’utilisent pas les mêmes méthodes et ne sont donc pas sommables. Il a fallu que nous trouvions des méthodologies de standardisation. »

Seconde cause de régression de la biodiversité

Ces pertes économiques touchent la plupart des secteurs d’activité, au-delà des impacts écologiques. Dans plusieurs pays africains, la jussie rampante – une plante aquatique – bouche par exemple les voies de navigation depuis 1995. Le transport maritime, humain ou commercial y est donc entravé. Les espèces invasives engendrent des pertes dans l’agriculture, le tourisme, la pêche, la foresterie, mais aussi en matière de santé publique : aux Etats-Unis, 100 000 hospitalisations par an sont ainsi dues aux piqûres de fourmis de feu.

Les fourmis de feu (Solenopsis invicta) sont responsables de 100 000 hospitalisations par an aux Etats-Unis.

Selon les Nations unies (ONU), les invasions biologiques seraient la seconde cause de régression de la biodiversité derrière l’exploitation des ressources naturelles. « Les espèces invasives entraînent une perte de biodiversité plus importante que le changement climatique, confirme le chercheur, mais on en entend peu parler. Pour communiquer l’ampleur du problème aux non-scientifiques, aux gouvernements, il faut une mesure qui leur parle, c’est pourquoi il faut parler argent. »

Après cinq ans de travaux, l’équipe de recherche a ainsi estimé que les espèces envahissantes ont coûté au moins 1 288 milliards de dollars entre 1970 et 2017. Soit un coût annuel moyen de 26,8 milliards de dollars. Ce montant n’est pas stable cependant : selon les chercheurs, il triple à chaque décennie. Pour la seule année 2017, ce chiffre a atteint 162,7 milliards de dollars, soit vingt fois les budgets combinés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’ONU la même année.

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