Ce 1er mai 2013, encore, les travailleurs n’occuperont pas le devant de la scène. Les chômeurs du Sud comme du Nord les remplaceront, sans nul doute, dans les esprits des responsables, comme ceux des citoyens de base. Leur marche annulée sur Hassi Messaoud, mais leurs manifestations maintenues, puis reconduites dans plusieurs villes, ont produit une de ces peurs qui ne s’oublient pas : la peur du bord du gouffre, celle du pays basculant dans un processus de dislocation, que les grandes puissances impérialistes, maîtresses des mots, car maîtresses des choses, ont appelé «printemps arabe». La dénomination n’est pas un aspect secondaire.