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Chômage : le nombre de demandeurs d'emploi en forte baisse en 2019

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A a baissé de plus de 120.000 en France entière sur un an et de 190.000 depuis l'élection d'Emmanuel Macron pour tomber à 3,5 millions.

Le chômage a nettement baissé en 2019 en France, avec 120.700 demandeurs d'emploi sans activité en moins (-3,3 %) la plus forte baisse depuis la crise de 2008, selon les chiffres publiés lundi par Pôle emploi.
Le chômage a nettement baissé en 2019 en France, avec 120.700 demandeurs d'emploi sans activité en moins (-3,3 %) la plus forte baisse depuis la crise de 2008, selon les chiffres publiés lundi par Pôle emploi. (AFP)

Par Alain Ruello

Publié le 27 janv. 2020 à 12:02Mis à jour le 27 janv. 2020 à 18:38

Accaparé par le dossier des retraites , en butte à une défiance de la majorité des Français sur cette réforme clé pour la suite du quinquennat, le gouvernement peut trouver un peu de réconfort avec les dernières statistiques du chômage publiées ce lundi. En déplacement dans l'après-midi en compagnie du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, pour pousser les PME à développer les accords d'intéressement ou de participation, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, n'a pas manqué de les mettre en avant. « Ce signal d'espoir concret est important et montre qu'il n'y a pas de fatalité », a-t-elle réagi. 

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi n'ayant pas du tout travaillé, rangés dans la catégorie A, a baissé de 107.300 au quatrième trimestre 2019 en France métropolitaine par rapport à la même période de 2018 (-3,1 %), pour concerner un peu plus de 3,3 millions de personnes. Sur la France entière, hors Mayotte, les effectifs de cette catégorie, la plus suivie dans ces statistiques, ont fondu de 120.700 (-3,3 %), à 3,5 millions, comme le laissaient présumer les chiffres arrêtés fin novembre .

Bilan encourageant

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Si l'on compare par rapport au second trimestre 2017, lorsqu'Emmanuel Macron a pris ses fonctions, le nombre d'inscrits en catégorie A a baissé de 180.000 en métropole et de 190.500 sur la France entière. A mi-mandat, le chef de l'Etat peut donc se prévaloir d'un bilan encourageant sur le chômage, qui plus est sans accusation de maquillage des chiffres vu les coupes drastiques opérées dans les budgets des contrats aidés (qui ont pour effet de « sortir » leurs bénéficiaires des statistiques).

La croissance, bien que modérée , reste créatrice de nombreux emplois avec, comme le souligne Eric Heyer, économiste à l'OFCE, une remontée de la part des CDI dans les embauches depuis mi-2015, même si les contrats courts restent largement majoritaires. L'exécutif met en avant les effets de ses réformes du Code du travail, de la formation continue ou de l'apprentissage, sans que l'on puisse en évaluer les effets concrets sur le marché du travail.

Même si les deux sources diffèrent dans leur méthodologie , les chiffres de Pôle emploi évoluent en cohérence avec le taux de chômage mesuré par l'Insee au sens du Bureau international du travail : il est passé de 9,5 % à 8,4 % (chiffre prévisionnel) de la population active sur la période. La baisse est lente, de l'ordre de 0,1 point par trimestre, mais régulière. Si elle se poursuit à ce rythme, l'objectif d'Emmanuel Macron d'atterrir à un taux d'« environ » 7 % à la fin de son quinquennat, reste crédible.

Chômage de très longue durée

Ombre au tableau, près d'un inscrit sur deux en catégorie A, B (moins de 78 heures travaillées dans un mois) ou C (plus de 78 heures) l'est depuis plus d'un an. Le chiffre a baissé de 2,5 % sur un an, mais cela représente toujours 2,58 millions de personnes en France métropolitaine (2,75 millions en France entière). Il cache aussi des situations contrastées puisque le nombre d'inscrits depuis deux ans ou plus, soit 1,5 million, continue de grimper.

Signe de l'enracinement d'une grande partie des chômeurs dans la précarité professionnelle, la durée moyenne passée dans l'une de ces trois catégories a augmenté de 35 jours depuis l'élection d'Emmanuel Macron. L'inversion de cette courbe passera entre autres par le grand plan de formations pour chômeurs de longue durée ou jeunes sans qualification doté de 15 milliards d'ici à 2022. Il permettra d'en financer 450.000 cette année, contre 400.000 l'année dernière, a récemment indiqué Jean-Marie Marx, le haut-commissaire aux Compétences et à l'Inclusion par l'emploi.

La solution passera aussi par l'augmentation du taux d'emploi des seniors, volet connexe à la réforme des retraites sur lequel planche le ministère du Travail sur la base du rapport Bellon qui vient tout juste d'être remis .

Alain Ruello 

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