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Tribune

Opinion | Télétravail : cinq techniques infaillibles pour désengager vos collaborateurs

L'indispensable confinement des Français pour endiguer la pandémie de Covid-19 a obligé collaborateurs et managers à recourir au télétravail. Dans bon nombre de situations, le comportement de certains "N+" décourage et démotive les néotélétravailleurs, explique Anaïs Georgelin. Voici lesquels et comment les éviter.

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Par Anaïs Georgelin (Fondatrice de somanyWays)

Publié le 7 avr. 2020 à 11:47Mis à jour le 7 avr. 2020 à 12:07

Avec le confinement, les collaborateurs et leurs managers ont un recours massif au télétravail. L'actuel climat d’incertitudes lié au Covid-19, le quotidien des familles enfermées à la maison et parfois et le manque d’expérience des managers au sujet du télétravail pourraient bien faire du travail à distance une expérience génératrice de désengagement. Tour d'horizon de ce qu'il faut éviter.

1 - Trop parler à ses équipes

"Il était une fois, par temps de confinement, un manager qui imposa à son équipe  trois réunions par jour : à 9 heures, 14 heures et 19 heures. Histoire de s’assurer que personne ne se tournait les pouces".

Logique ? Le télétravail repose sur un postulat : la confiance. La confiance n’a pas besoin de se gagner, mais peut évidemment se perdre. Pourtant, pour nombre de managers, ce n’est pas la posture de base. Et le télétravail peut amplifier le besoin de contrôle. Ils vont alors parler à leurs équipes. Plus que jamais. 

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Et si vous choisissiez plutôt un rythme de trois rendez-vous visioconférences par semaine ? Lundi 14 heures, réunion d’équipe hebdomadaire : une heure pour échanger sur les priorités du moment. Mercredi 14 heures, escale : 30 minutes de pause-café pour partager les informations clés. Vendredi 17 h 30, temps informel : pour célébrer des réalisations, rire, et se souhaiter une bonne fin de semaine.

2 - Ne plus parler à ses équipes

"Il était une fois, une collaboratrice confinée depuis 22 jours. Elle ne compte plus le nombre de courriels reçus de son manager. Mais pas une seule fois, elle n’entendit sa voix. Alors, petit à petit, elle se mit à l’oublier."

Dans la vie, tout est une question de mesure. Si imposer des réunions trois fois par jour à son équipe est peu productif, ne pas se parler du tout n’est pas mieux. Croire que chacun avance en autonomie et n’a besoin de rien est souvent une douce illusion. A distance, les échanges spontanés du quotidien ne sont plus là. Les collaborateurs peuvent alors naviguer à vue, sans même en être conscients, ou sans oser le dire. Sous couvert de confiance, nous perdons alors le lien, et l’engagement qui va avec.

> OPINION |Les dérives du télétravail

Et si en plus des visioconférences collectives, vous utilisiez un outil pour favoriser les échanges spontanés (slack, teams…) ? Cela évite d’être submergé de courriels et permet de mieux collaborer. Les points individuels entre manager et collaborateur restent également de mise. Mais pour ceux-là, privilégiez le téléphone. Ce sont souvent des temps de prise de recul, pour redéfinir les priorités ou lever des blocages, durant lesquels on apprécie de pouvoir arpenter nos appartements (ou nos balcons, pour les plus chanceux).

3 - Pinailler comme jamais

"Il était une fois, un collaborateur reconnu pour son expertise et son professionnalisme. Depuis son poste habituel, son manager pouvait le voir. Depuis qu’il était en télétravail, son manager voulait revoir toutes ses productions. Chaque slide était regardée de près."

Nombreux sont hélas les managers convaincus que leurs collaborateurs en télétravail, ne travaillent pas. Ou moins. Ou moins bien. Dès lors, les comportements changent. Et c’est là une excellente méthode pour pousser vos équipes à se désengager !
Si le télétravail demande de mettre en place de nouveaux outils et de nouveaux rituels, cela ne signifie pas qu’il faut transformer radicalement la manière d’encadrer vos équipes. Continuez à laisser faire ceux que vous laissiez faire. Et continuez à accompagner ceux qui en avaient besoin !

4 - Exclure l’humour

"Il était une fois, une collaboratrice qui se réjouissait chaque matin d’aller au travail retrouver ses collègues. Un beau jour, le président de la République imposa le confinement. Seule derrière son écran, il n’y avait plus de place pour rire. Alors, elle se mit à pleurer."

Les traits d’esprit, le cynisme, les histoires de toto ou les blagues olé olé... Quelle que soit notre sensibilité, au boulot comme dans la vie, nous avons tous besoin de nous détendre les zygomatiques. Mettre un coup de bourre ou accuser un coup difficile passe toujours mieux lorsque l’on peut en rire.

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Et si vous  mettiez en place une conversation  sur Slack ou Teams dédié aux blagues entre collègues, qui deviendra un haut lieu à visiter lorsque vous vous serez levé du mauvais pied ? Vous pouvez également créer un groupe WhatsApp, très utile pour les échanges spontanés, l’humour y fait naturellement son trou, photos à l’appui.

5 - Exiger l’immédiateté

"Il était une fois, un collaborateur en télétravail, concentré sur un dossier de fond. Son manager avait une question. Alors il lui envoya un courriel. Puis le mentionna sur un Google Doc. Puis lui envoya un message sur Slack. Excédé, il finit par l’appeler, et le réprimander."

Lorsque nous sommes au bureau, exigeons-nous de nos collaborateurs qu’ils répondent immédiatement à nos messages électroniques ? Si c’est le cas, il faut envisager de reprendre quelques basiques. Sinon, il n’y a pas de raison de le faire non plus en télétravail. Le risque est d’ailleurs grand d’entrer dans un cercle vicieux où vos collaborateurs dépensent plus d’énergie à s’assurer qu’ils vous répondent dans les cinq minutes qu’à vraiment travailler…

La règle doit être claire : s’il y a urgence, on décroche son téléphone ! Tout ce qui est envoyé par un autre moyen ne demande pas de réponse immédiate. Passez en mode detox, exercez-vous à ne regarder vos messages que deux fois par jour : en fin de matinée et en fin de journée. Pour laisser plus de place à la productivité !

Que vous soyez aguerris ou non, nous vous encourageons à coconstruire avec vos équipes une charte du télétravail. Les choses nous semblent parfois aller de soi, mais elles vont toujours mieux en les écrivant.

Anaïs Georgelin est la fondatrice de somanyWays.

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