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Garde d’enfant - une rentrée décisive pour la reprise économique du secteur

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Le secteur de la garde d’enfant a été fortement impacté par le ralentissement économique amorcé mi-mars, notamment à cause du confinement qui a marqué un coût d'arrêt des besoins de garde des parents. Bien que les salaires des assistantes maternelles aient légèrement augmenté en une année selon l’étude annuelle Yoopies (3.59€/heure/enfant, +1,99%), ces dernières restent les grandes perdantes de la crise sanitaire. La garde à domicile s’en tire à peine mieux avec un salaire horaire de 9.31€ (+2,08%). La rentrée scolaire 2020 s’annonce ainsi cruciale pour l’avenir du secteur.

 

Les assistantes maternelles, grandes perdantes de la crise Covid-19

Malgré la légère augmentation des salaires des assistantes maternelles, la situation de ces dernières demeure précaire et leurs tarifs restent les plus bas d’Europe. Comme l’an dernier, les Pays de la Loire et la Normandie sont les régions les moins chères : 3,24€ et 3,29€ par heure et par enfant. En Corse, région la plus chère, les parents devront débourser 4,49€ par heure pour faire garder leurs bouts de chou. La région PACA et l'Ile-de-France viennent compléter le podium des régions les plus onéreuses, avec des tarifs respectifs de 4,20€ et 3,99€ par heure par enfant. 

La profession a été touchée de plein fouet pendant le confinement. Bien que les assistantes maternelles aient obtenu la possibilité d'accueillir jusqu’à six enfants au lieu de quatre, en réalité le nombre d’heures travaillées a brutalement chuté. Elles ont pu bénéficier d’un chômage partiel mais seulement à hauteur de 80%, contre 84% pour les autres salariés, entraînant une baisse significative de leur revenu. D’autant plus que ce paiement compensatoire, n’a pas entraîné de droits à leur retraite ou à leur chômage et qu’il prendra fin le 31 août. De nombreux employeurs ont par ailleurs décidé de rompre le contrat pendant le confinement, en dehors de tout cadre légal. En parallèle, on a demandé aux nounous de faire preuve de solidarité lorsque les crèches étaient fermées, en accueillant notamment les enfants des personnels soignants. Contrairement aux aides à domicile, elles ont dû assumer à leur charge toutes les dépenses de masques et de produits de désinfection et surtout n’ont pas touché de prime Covid. “Les assistantes maternelles ont le sentiment d’être les grandes oubliées de la crise” explique Benjamin Suchar, fondateur de Yoopies, qui poursuit “depuis des années les assistantes maternelles demandent qu’on respecte et valorise leur travail, la crise du Covid a été la goutte d’eau qui a cristallisé leur ras le bol”.
 

Garde à domicile - augmentation des tarifs mais formidable élan de solidarité

Le coût moyen de la garde d’enfants à domicile en France est quant à lui passé à 9,31€/heure, soit une augmentation de 2,08% en un an. Le palmarès des régions les moins chères et les plus chères reste inchangé, respectivement : les Hauts-de-France (8,86€/heure) et le Grand-Est (8,88€/heure) pour les moins chères ; la Corse (9,75€/heure), l’Ile-de-France (9,41€/heure) et la région PACA (9,31€/heure) pour les régions les plus onéreuses.

“Ces tarifs ne reflètent cependant pas le formidable élan de solidarité dont nous avons été témoins durant la crise. En effet, pendant les deux mois de confinement, 40% des gardes chez Yoopies étaient bénévoles. Si l’on prenait en compte les gardes bénévoles, les prix moyens seraient en réalité fortement à la baisse,” ajoute Benjamin Suchar.

Secteur menacé - les entreprises, un rôle à jouer

Dans l'hypothèse où les conditions sanitaires imposeraient le retour à un protocole sanitaire plus strict ou à des fermetures d'établissements scolaires, 64% des parents n’ont pas de solution de garde pour leurs enfants. En parallèle, l’expérience du télétravail et de l’école à la maison a démontré ses limites et l’impact sur la performance au travail. En effet, pour 60% des salariés parents, la gestion des problématiques personnelles impacte leur efficacité au travail de manière considérable. “Les entreprises doivent prendre leur part et financer la garde d’enfant de leurs salariés, qui a un impact direct sur leur performance. Le gouvernement doit ainsi permettre le versement de prime ou de rémunération variable sous forme de financement de service à la personne afin de revitaliser le secteur” conclut Benjamin Suchar. Une mesure que cet entrepreneur aimerait bien voir intégrée au plan de relance de l’économie.

 

 

Téléchargez notre infographie sur les tarifs de garde en France par région