Une caissière portant un masque dans un supermarché le 16 mars 2020

La prime est à hauteur de 1000 euros, comme préconisé par le gouvernement.

AFP

Malgré les mesures de confinement, le gouvernement ne veut pas que le pays soit complètement à l'arrêt. C'est pourquoi il avait poussé les entreprises à verser une prime de 1000 euros aux salariés qui se rendraient quand même au travail. C'est ce qu'ont appliqué plusieurs grandes enseignes de la distribution, comme Auchan, Intermarché et Carrefour.

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"L'ensemble des collaborateurs des magasins, entrepôts, drives, services de livraison à domicile et site de e-commerce" se verront verser cette prime forfaitaire, a indiqué Auchan dans un communiqué, précisant que 65 000 salariés français étaient concernés.

Défiscalisée

Les différents groupes ont précisé que cette prime serait versée dans le cadre des conditions énoncées vendredi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, c'est-à-dire celui de l'accord d'intéressement de l'entreprise.

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Dans un communiqué, la CFDT d'Auchan a salué "le geste de la direction". "Gratifier d'une prime exceptionnelle les salariés les plus exposés, qui font un réel effort pour assurer un service public indispensable, n'est pour nous que justice", a estimé le syndicat. Mais "il faut penser aussi à celles et ceux qui 'assignés à résidence' en télétravail font fonctionner l'entreprise (...) Pour la CFDT, une gratification exceptionnelle doit leur être aussi donnée", a-t-il ajouté.

Le ministre a rappelé que les entreprises avaient jusqu'au 30 juin pour verser cette prime défiscalisée jusqu'à 1000 euros et sur laquelle ne pèsent pas de charges sociales.

Un premier décès dans le commerce

Mais la fédération CGT du commerce et des services dénonce, elle, que "le profit passe avant la vie" en s'en prenant à l'inaction du gouvernement. Elle a annoncé dimanche dans un communiqué un premier décès dû au Covid-19 dans ce secteur.

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"Malgré nos nombreuses alertes sur la situation dramatique que vivent les salariés du commerce et des services, auxquelles gouvernement et patronat restent totalement sourds et muets, nous déplorons aujourd'hui le premier décès d'un salarié dans nos secteurs", écrit le syndicat.

Il s'agit d'un élu CGT de 45 ans, responsable de la sécurité au centre commercial O'Parinor, à Aulnay-sous-Bois dans la région parisienne, précise la CGT Commerce et services. "Aujourd'hui, nous comptabilisons de plus en plus de salariés de nos secteurs qui sont contaminés par ce virus", poursuit le syndicat, pour qui "agiter la prime de 1000 euros pour encourager les salariés à travailler, qui plus est dans des conditions dangereuses, relève du mépris le plus total pour la vie humaine".

La CGT Commerce et services "exige que toutes les mesures de protection soient mises en place immédiatement pour les salariés qui n'ont d'autre choix que de travailler", et appelle "tous les salariés contraints de travailler à exercer leur droit de retrait dès lors qu'ils craignent pour leur santé".

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