C’est l’un des piliers de la stratégie sanitaire « tester-alerter-protéger » permettant de renforcer l’offre de dépistage. Le ministère de la santé a ouvert la voie à un déploiement plus large des tests antigéniques, plus rapides que les tests virologiques RT-PCR, en prenant un arrêté, publié durant le week-end, qui autorise sous condition leur remboursement par la sécurité sociale pour des personnes présentant des symptômes.
Lors de son interview télévisée, mercredi soir, Emmanuel Macron avait reconnu qu’« on a rencontré de vraies difficultés » concernant les tests, avec des « délais qui étaient trop longs », les laboratoires d’analyse où se déroulaient la très grande majorité des tests RT-PCR ayant été débordés par les demandes à partir de la fin de l’été.
Dans la foulée du chef de l’Etat, qui a promis une nouvelle « stratégie » pour « réduire drastiquement les délais », le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé le lendemain qu’il espérait que « d’ici à quelques semaines une personne qui aurait de la fièvre avec des signes respiratoires puisse être testée directement chez son médecin » grâce à ces tests rapides.
Depuis quelques semaines, les tests antigéniques faisaient l’objet d’expérimentations menées par les agences régionales de santé d’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. Ils n’étaient ainsi autorisés que dans le cadre d’opérations collectives de dépistage et les personnes porteuses de symptômes en étaient exclues. Par ailleurs, un arrêté daté du 15 septembre prévoyait que le résultat de ces tests devait être confirmé par un test RT-PCR.
« Dépistage individuel »
Ce verrou réglementaire vient de sauter, puisque selon un arrêté publié samedi au Journal officiel, ces tests peuvent désormais être réalisés dans une « situation de dépistage individuel » par les médecins, pharmaciens ou infirmiers. Ils peuvent être pratiqués sur des « personnes asymptomatiques, hors personnes contact ou personnes détectées au sein d’un cluster » ou sur des « personnes symptomatiques », mais seulement si un test RT PCR ne peut être obtenu avant quarante-huit heures et si le test antigénique se déroule moins de quatre jours après les premiers symptômes.
De plus, en cas de symptômes, il faut être âgé de moins de 65 ans et ne pas présenter de risque de développer une forme grave de Covid-19.
L’arrêté suit ainsi en tous points les recommandations faites par la Haute Autorité de santé (HAS), qui avait souligné qu’en cas de test antigénique positif il était très probable que le patient soit effectivement porteur du nouveau coronavirus, mais qu’en cas de test négatif il existait une petite probabilité de passer à côté d’une infection, ce qui porte à conséquence pour les patients à risque, qui peuvent développer une forme grave de la maladie.
En outre, « des opérations de dépistage à large échelle au sein de populations ciblées peuvent être autorisées » par le préfet, selon l’arrêté. Dans un autre arrêté, le ministère donne son aval au remboursement de l’acte pour les tests autorisés, dont la liste est publiée sur son site.
Ces tests ne seront toutefois accessibles en pharmacie et chez les médecins que lorsque les négociations actuellement en cours avec l’assurance-maladie auront abouti à un cadre tarifaire acceptable pour toutes les parties.
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