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Ces 2.500 startups recrutent 100% en télétravail partout dans le monde

EXCLU // De plus en plus d’entreprises de la tech recrutent des télétravailleurs qui ne passent une tête au bureau qu’occasionnellement. Si toutefois bureau il y a. Le site remotive.io recense près de 2.500 entreprises dans le monde converties au “fully remote”. 

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On compte dans la liste de remotive.io une quarantaine de boîtes françaises (Clustree, Heetch, LiveMentor, PeopleDoc, Qonto, Spendesk, Zest…), deux fois plus qu’il y a un an. (shutterstock)

Par Julia Lemarchand

Publié le 16 déc. 2019 à 17:47Mis à jour le 19 déc. 2019 à 09:14

Chez Comet, la culture du télétravail était au départ quasi-inexistante. Aujourd’hui près d’une vingtaine de collaborateurs sur 70 sont en télétravail 100% du temps. Et la startup qui met en relation grands groupes et freelances depuis 2016 ne compte pas s’arrêter là. Forte d’une levée de fonds de 11 millions d’euros mi-2018, elle compte doubler le nombre de ses collaborateurs d’ici 12 mois, avec des postes pour la plupart “fully remote”. 

Comet fait partie des 2.497 entreprises recensées à ce jour par la plateforme communautaire Remotive.io, spécialiste de l’emploi à distance dans la tech, à recruter des télétravailleurs en 2020. Leur nombre a été multiplié par quatre en trois ans. Ces convertis aux bienfaits du télétravail sont encore en grande majorité des startups américaines, mais un tiers d’entre elles recrutent hors des États-Unis. On compte aussi une quarantaine de boîtes françaises (Clustree, Heetch, LiveMentor, PeopleDoc, Qonto, Spendesk, Zest…), deux fois plus qu’il y a un an.

Guerre des talents oblige

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“C’est souvent la guerre des talents qui les fait basculer, d’abord pour garder leurs salariés les plus chassés sur le marché, souvent des profils tech, puis dans une moindre mesure, pour aller chercher de nouveaux talents”, constate Rodolphe Dutel, fondateur de Remotive.io, qui précise que les postes à pourvoir en télétravail s’ouvre de plus en plus à d’autres profils que les développeurs. Environ la moitié des offres concernent des jobs dans le marketing, le commercial, ou les fonctions support. 

Une tendance que confirme Comet : “On a commencé avec les équipes techniques, ça a très bien fonctionné, alors progressivement les autres services s’y sont mis”, confie Yoann Lopez, responsable marketing chez Comet. Pour les collaborateurs que ça intéresse, une seule règle : venir une fois par mois dans les bureaux (les frais de transport et logement sont remboursés). “Tout le monde s’y retrouve, les collaborateurs sont contents, ils trouvent l’organisation qui leur convient. Et nous, ça nous permet de fidéliser et recruter des talents”, assure le directeur marketing de cette startup “remote friendly”, et non “remote first” à l’instar d’Automattic (créateur de WordPress), InVision, ou GitLab aux États-Unis. Ces startups ont, elles, tout bonnement plus de bureaux… et les deux premières sont des licornes (startups non cotées valorisées à plus d’un milliard de dollars).

“Les investisseurs aussi ont compris qu’il y avait une manière plus intelligente et efficace pour les startups de dépenser leur argent que de s’offrir des bureaux prestigieux !”, relève Rodolphe Dutel. Aux États-Unis, 73% des équipes auront des collaborateurs à distance d’ici à 2028, prédit une récente étude d’Upwork.

Essor quasi irrésistible du télétravail

Pour Laetitia Vitaud, spécialiste du futur du travail et auteure “Du labeur à l'ouvrage” (Calmann-Levy, 2019), “les équipes dispersées sont déjà la nouvelle norme, y compris en France où l’on observe un essor quasi-irrésistible du télétravail”. Le tout sous l’effet de plusieurs facteurs : la hausse du freelancing, fer de lance du “travailler autrement” ; la multiplication des outils technologiques permettant les échanges et le partage de documents à distance ; la quête des salariés pour un meilleur équilibre vie pro-vie perso, contrariée par la hausse du coût de la vie à Paris et les grandes métropoles (sans pouvoir prétendre à un salaire londonien ou genevois !) ; sans oublier la montée spectaculaire de l’immobilier de bureaux, énumère l’experte.

L’adoption du télétravail ne se fait pas pour autant sans difficultés : “Le plus dur a été de repenser les réunions. Il y en a deux en début et en fin de semaine avec toute l’équipe, disponibles en streaming, et auxquelles chacun peut participer où qu’il soit. Certains points plus informatifs sont aussi enregistrés pour être visionnés à tout moment”, précise Yoann Lopez chez Comet. Rien d’insurmontable pour la startup qui commence à évangéliser.... En ce mois de fêtes et de grèves, elle a lancé la plateforme challengeteletravail.com pour aider les employés et les entreprises à passer le cap. Chacun peut s’y inscrire et accéder à diverses ressources (documents, outils, livres, experts, échanges entre pairs, sessions de coaching personnalisées). Avec un crédo : tester le télétravail, c’est l’adopter !


Le chiffre : 22%
Les travailleurs qui ont accès au télétravail sont en moyenne 22% plus heureux que leurs homologues bloqués au bureau (étude Owl Labs aux États-Unis)

Julia Lemarchand

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