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Le chômage partiel a amorcé une « décrue manifeste », selon Muriel Pénicaud

Quelque 7,8 millions de Français ont été en mai en chômage partiel, a annoncé ce mercredi la ministre du Travail. Un chiffre toujours très élevé, mais l'intensité des périodes chômées a baissé. « C'est moitié moins d'heures qu'en avril », a souligné Muriel Pénicaud. En trois mois, 17 milliards d'euros ont déjà été consacrés au financement de l'activité partielle.

Muriel Penicaud.
Muriel Penicaud. (DICOM/BUFKENS/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 17 juin 2020 à 09:54Mis à jour le 17 juin 2020 à 17:57

Le dispositif de chômage partiel en France a connu une « décrue manifeste » en mai, mois marqué par le début du déconfinement progressif , sans pour autant que la situation de l'emploi revienne à la normale, a déclaré ce mercredi matin la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. « A fin mai, il y avait encore 7,8 millions de Français qui au cours du mois de mai ont été en chômage partiel », a-t-elle dit sur Radio classique. Un chiffre toujours très élevé, après les 8,7 millions (niveau record) de salariés effectivement concernés en avril , où le confinement était total, et 7,2 millions en mars.

Mais l'intensité de ce chômage partiel diminue, avec 449 millions d'heures chômées en mai (soit 1,7 semaine par salarié en moyenne). « C'est moitié moins d'heures qu'en avril (-47 % précisément, NDLR), c'est-à-dire que la décrue est vraiment manifeste, c'est vrai dans le commerce et le bâtiment », selon la ministre. Le chômage partiel complet baisse ainsi sensiblement, selon des données du ministère du Travail publiées mercredi : 13 % des salariés étaient dans ce cas fin mai, après un cinquième fin avril et un quart fin mars.

« Ca devient dangereux pour l'emploi »

« On reste cependant encore très loin de la normale fin mai, prévient Muriel Pénicaud. En mai, dans le secteur privé, un salarié sur deux est allé travailler sur son lieu de travail, un sur quatre (était) en télétravail, un quart en chômage partiel, en garde d'enfant ou en arrêt maladie. » De quoi freiner la reprise espérée. « Un quart de la force de production en moins, c'est beaucoup dans un pays, cela a contribué à la récession, note encore la ministre. J'espère qu'en juin on verra une reprise massive, parce que là ça devient dangereux pour l'emploi si on ne reprend pas plus massivement. »

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« Pas loin de 17 milliards d'euros en trois mois »

Le dispositif d'activité partielle, mis en place pour éviter des licenciements et une explosion du taux de chômage, a déjà représenté un coût de « pas loin de 17 milliards d'euros en trois mois », selon Muriel Pénicaud. La facture pour l'Etat et l'Unédic s'établirait à 4,8 milliards d'euros en mai, après 8,8 milliards en avril et 3,3 milliards en mars. Le gouvernement a réévalué récemment de 5 milliards, à 31 milliards d'euros, le coût budgétaire prévisionnel de l'activité partielle pour l'ensemble de l'année.

Avec la réouverture de nombreuses entreprises depuis le 11 mai, le dispositif a été modulé au 1er juin et les employeurs contribuent désormais à hauteur de 15 %, afin d'inciter à la reprise de l'activité, jugée trop lente par l'exécutif. Il a vocation à s'éteindre progressivement même si le gouvernement a renoncé à durcir à nouveau les règles dès le 1er juillet , renvoyant à la rentrée une baisse de la prise en charge pour l'employeur, et éventuellement pour le salarié. Le dispositif sera même maintenu au-delà pour les secteurs les plus affectés (restauration, tourisme, etc.).

Des discussions sont par ailleurs en cours avec les partenaires sociaux pour définir un nouveau dispositif de longue durée, destiné à soutenir les entreprises confrontées à des difficultés durables (aéronautique, automobile, etc.). En cas d'accord d'entreprise , l'Etat maintiendrait un haut niveau de prise en charge, mais avec des engagements sur l'emploi en contrepartie. Les critères précis de cette activité partielle de longue durée doivent être prochainement fixés par décret.

Les Echos

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