Faire garder ses enfants est “une opération pénible et coûteuse pour les parents du monde entier, de New York à Nairobi”, constate CNN. Les familles des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) consacrent en moyenne 15 % de leurs revenus nets aux frais de garde d’enfants, selon un rapport de l’organisation datant de 2016. Mais ces chiffres varient considérablement selon la culture des pays et la nature des prestations sociales mises en place.

Alors que les Britanniques dépensent 40 % du revenu familial pour la garde d’enfant, la Corée du Sud, l’Autriche, la Grèce ou la Hongrie y consacrent moins de 4 %, note la chaîne d’information américaine. Loin d’être anecdotique, cette diversité des modèles illustre différentes visions de la famille et renseigne sur les degrés d’autonomie des femmes.

Aides publiques ou responsabilités individuelles

Dans le système américain, en grande partie privatisé, les couples consacrent en moyenne 26 % de leurs revenus aux frais de garde et les parents isolés 53 %, note CNN. Les services destinés à la petite enfance ont un coût moyen plus élevé que les frais de scolarité des collèges de la plupart des États.

Ces données sont révélatrices d’une culture où “les soins aux enfants ont traditionnellement été considérés comme étant principalement de la responsabilité de la famille”, observe Chris Herbst, chercheur à l’Institut d’économie du travail de Bonn, en Allemagne.

Cette logique s’oppose à celle qui a été adoptée dans les pays du nord de l’Europe, connus pour la générosité de leur politique sociale. Au Danemark, les couples consacrent environ 11 % de leurs revenus aux frais de garde d’enfant, souligne CNN. Et ce pourcentage tombe à moins de 3 % pour les parents isolés aidés par l’État.

Autonomie des femmes

Dans les pays moins riches du sud de l’Europe, là où le soutien de l’État est plus faible et les familles moins aisées, les grands-parents sont davantage présents au quotidien, remarque la chaîne américaine, ce qui expliquerait le faible taux des dépenses. Les fratries sont aussi davantage sollicitées avec des différences d’implication significatives entre les frères et les sœurs.

“On constate que les adolescentes vivant au domicile ont deux fois plus de chance de fréquenter l’école secondaire si la mère utilise une garderie”, remarque Shelley Clark, démographe et professeur de sociologie à l’université McGill de Montréal, au Canada. À l’inverse, le recours ou non à ce service payant n’a “aucun impact sur la probabilité que les adolescents de sexe masculin des mêmes familles fréquentent l’école secondaire.”

La subvention publique des services de garde d’enfant représente donc une chance de favoriser la scolarisation des jeunes filles autant que l’emploi des femmes, estime-t-elle.