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Le président du régulateur américain des télécoms a défendu lundi à Barcelone sa décision d'abolir la neutralité du net aux Etats-Unis, assurant qu'elle était nécessaire pour encourager l'investissement dans les futurs réseaux internet ultra-rapides, dits 5G. Ajit Pai, nommé par le président Donald Trump à la tête de la Commission fédérale des communications (FCC), a décidé mi-décembre de mettre fin au principe de neutralité d'internet garanti depuis 2015 par une réglementation impulsée par l'administration Obama, suscitant de vives critiques aux Etats-Unis, qui dénoncent notamment le risque d'un internet "à deux vitesses".

Cette décision était indispensable pour "inciter davantage à l'investissement" du secteur privé dans la nouvelle génération de réseau 5G, a assuré M. Pai lors d'un discours au premier jour du Congrès mondial du mobile, qui se tient à Barcelone jusqu'à jeudi. "Pour être le leader mondial de la 5G, les Etats-Unis ont besoin d'une régulation moderne, allégée, pas du modèle générique passe-partout développé dans les années 1930", a-t-il précisé.

 

La perspective de la 5G

Le premier déploiement de réseaux 5G, assez puissants pour permettre de télécharger un film en moins d'une seconde, est attendu aux Etats-Unis, au Japon et en Corée du Sud en fin d'année. La 5G est un élément-clé pour développer de nouveaux services connectés comme les voitures autonomes ou la télémédecine, qui nécessitent un réseau bien plus rapide que l'internet actuel.

La législation américaine sur la neutralité du net élaborée sous Barack Obama obligeait les fournisseurs d'accès internet (FAI) à traiter de la même manière tous les contenus (sites, musique, films, séries...) passant dans leurs "tuyaux". Avec la décision de la FCC, les FAI peuvent théoriquement moduler la vitesse de débit internet à leur guise et donc priver de certains contenus certains utilisateurs (par exemple ceux détenant les abonnements les moins chers), craignent les détracteurs de la mesure.

Le procureur général de New York, Eric Schneiderman, avait annoncé son intention d'attaquer, avec d'autres Etats, la décision de la FCC sur la neutralité du net. Des géants du secteur comme Google, Facebook ou Microsoft ont annoncé début janvier qu'ils se joindraient aux poursuites.

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