Nouveaux dispositifs de chômage partiel : syndicats et patronat disent non
Les partenaires sociaux s'opposent aux deux nouveaux dispositifs, qui mélangent baisse du temps de travail et baisse des salaires.
Le gouvernement semble en passe de réussir un tour de force : unir syndicats et patronat contre lui. L'objet de la discorde : l'indemnisation du chômage partiel , dont la trop grande générosité nuirait à la reprise économique, selon l'exécutif. Qui diminue donc le montant d'une couverture coûtant 31 milliards d'euros. Depuis le 1er juin, même si le décret n'est pas encore publié, l'Etat ne rembourse plus aux employeurs que 85% des sommes versées aux salariés (au lieu de 100% durant le confinement).
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A partir de septembre, le chèque sera moins important. Lors de leurs discussions avec le ministère du Travail, cette semaine, les partenaires sociaux ont vu rouge. Ils comptent alerter Emmanuel Macron, qui devrait les rencontrer le 19 juin.
Pour une durée de trois mois
Deux nouveaux outils sont sur sa table : le premier a vocation à remplacer le dispositif d'activité partielle actuel et à aider les entreprises dont le plan de charge est affecté ponctuellement. En cas de difficultés passagères, elles pourront être soutenues pour une durée de trois mois, renouvelable trois fois. Mais l'Etat ne les couvrirait plus qu'à hauteur de 80%. Soit un reste à charge de 20%. Les entreprises paieraient des cotisations, ce qui n'était pas le cas avant. Les salariés, eux, ne toucheraient plus que 72% de leur rémunération nette (contre 84% aujourd'hui), et ce jusqu'à 4,5 smics.
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"Le gouvernement se dit qu'en étant moins généreux des deux côtés il luttera contre les effets pervers du chômage partiel, souligne un syndicaliste. Sauf que c'est des licenciements économiques qu'il va récolter!" Devant l'Association des journalistes de l'information sociale, tous les partenaires sociaux ont pointé, jeudi, les risques consécutifs de hausse du chômage et de paupérisation. "Baisser l'indemnisation des salariés, c'est une folie", a dénoncé Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
84% de leur salaire net
Second dispositif qui suscite l'ire des syndicats : l'"activité réduite pour le maintien en emploi". L'"Arme", selon son acronyme, mise sur la flexibilité du travail pour passer un cap difficile. En cas de baisse d'activité atteignant jusqu'à 40% maximum, l'Etat et l'Unedic prendraient en charge 90% des sommes versées aux salariés qui ne travaillent plus qu'à 60%. Les entreprises devront donc sortir les 10% restants… Les travailleurs percevraient 84% de leur salaire net.
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En échange, l'entreprise s'engage à maintenir les emplois concernés pendant la durée de l'accord, qui peut atteindre six mois, renouvelable trois fois. Vanessa Jereb, secrétaire générale adjointe de l'Unsa, s'interroge : "C'est ça, le monde d'après? Baisser les salaires pendant presque deux ans? 15% en moins, ça fait un Caddie par mois. On précarise ceux qui travaillent." Alors que les discussions se prolongeront la semaine prochaine, les syndicats souhaitent rééquilibrer une copie qui semble déjà bien avancée : l'"Arme" doit être dégainée dès juillet.
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