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Étendre le RSA aux jeunes ? Ce serait "se placer dans un esprit de défaite" pour Gabriel Attal

Étendre le RSA aux jeunes ? Ce serait "se placer dans un esprit de défaite" pour Gabriel Attal

Everyone's a winner

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Interrogé dans Les Echos ce mardi 26 mai à propos d’une éventuelle extension du Revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans, le secrétaire d’Etat à l’Education Gabriel Attal a répondu par la négative.

Il n'y a pas de Covid-19 qui tienne : il ne faudrait pas que le fameux “cancer de l’assistanat” corrompe la jeunesse… Interrogé dans Les Echos ce mardi 26 mai à propos d’une éventuelle extension du Revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans, le secrétaire d’Etat à l’Education Gabriel Attal a répondu par la négative, expliquant que cela reviendrait à se placer dans un “esprit de défaite”.

Pourtant, comme en convient l’ancien socialiste, “quand un choc économique survient, même temporaire, les jeunes sont parmi les premiers impactés ; et ce quel que soit leur niveau de formation”. Mais la crise économique dans laquelle la France est plongée ne doit pourtant pas selon lui donner lieu à un aménagement des aides sociales existantes.

Ce serait, pour moi, se placer dans un esprit de défaite, pour les jeunes comme pour l'Etat”, explique Gabriel Attal. “Aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux comme horizon”, avertit le macroniste, pour qui aide sociale et indolence semble donc aller de pair. “L'Etat ne peut se résoudre à un RSA comme solde de tout compte pour sa jeunesse”, poursuit Gabriel Attal.

"Il faut se battre"

L’idée d’ouvrir le RSA aux moins de 25 ans vient pourtant du délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, qui soumettait cette proposition la semaine dernière dans Le Monde. Mais Gabriel Attal affiche une position plus compatible avec l’éthique de “l’entreprise France” : “Il faut se battre en apportant un accompagnement à chaque jeune, avec un soutien financier quand c'est nécessaire, martèle-t-il. Et, pour cela, nous disposons notamment de la Garantie jeunes, qui a déjà concerné 100.000 personnes l'an dernier avec des taux d'insertion très favorables.

Bien que ce dispositif d’insertion mis en place sous François Hollande, réservé aux jeunes de 16 à moins de 26 ans en situation de précarité qui ne sont ni employé ni étudiant, ni en cours de formation, ait montré des résultats positifs, il s’agit tout de même d’une aide moins importante que le RSA. En effet, un bénéficiaire de la garantie jeune touchera au plus 497 euros maximum sur 18 mois. En comparaison, le montant maximum du RSA est de 564,78 euros pour une personne seule et de 847,17 euros pour un couple, plus 225,91 euros supplémentaires par enfant à charge.

Tout n’est pas perdu cependant : début mai, Edouard Philippe avait en effet annoncé qu'une aide exceptionnelle de 200 euros serait versée en juin à quelque 800.000 jeunes de moins de 25 ans précaires ou modestes, qui n'étaient pas éligibles aux autres aides octroyées depuis le début de la crise épidémique.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne