Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La Cour des comptes dénonce le pilotage insuffisant de la crise sanitaire

L’épidémie de Covid-19 a coûté plus de 90 milliards d’euros à l’Etat en 2020, selon un rapport des magistrats financiers publié mardi 13 avril.

Par 

Publié le 13 avril 2021 à 10h00

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

A priori, la critique peut sembler incongrue. Au terme d’une année bouleversée par le Covid-19, la Cour des comptes reproche à l’Etat « des écarts importants entre prévision et exécution » dans la gestion budgétaire de la crise sanitaire. C’est ce qui ressort du rapport sur le budget de l’Etat en 2020, publié mardi 13 avril.

En réalité, la Cour souligne surtout l’écart entre les crédits ouverts par Bercy – et votés par le Parlement – au fil des quatre lois de finances rectificatives (LFR) rédigées entre mars et novembre 2020, et les montants réellement dépensés. Le déficit 2020 de l’Etat – à différencier du déficit public, en ce qu’il ne prend pas en compte le solde des administrations de la Sécurité sociale et des collectivités – s’est finalement établi à 178 milliards d’euros. Un niveau inférieur de 20 % à la prévision du dernier budget rectificatif de novembre 2020, notamment parce que 31,6 milliards d’euros n’ont pas été dépensés. Ils ont été reportés presque en totalité sur 2021, sans être rediscutés par le Parlement, et pas toujours sur les programmes pour lesquels ils avaient été votés. Ainsi, des montants initialement dévolus au chômage partiel ou à la compensation d’exonération de cotisations ont été réaffectés au fonds de solidarité.

« Un manque de réalisme »

« La sous-consommation des crédits en fin d’année reflète, au-delà des incertitudes liées à la crise sanitaire, un manque de réalisme des prévisions budgétaires », écrit la Cour des comptes. Même décalage côté recettes fiscales, où l’exécutif a beaucoup chargé la barque du manque à gagner potentiel lors du troisième budget rectificatif, à l’été, pour engranger en fin d’année un montant de recettes plus important que prévu.

Là encore, souligne la Cour, « ces aléas dans les prévisions (…) renforcent l’intérêt d’une expertise complémentaire de celle du gouvernement, qui permette un examen ex-ante du réalisme des prévisions de recettes et de dépenses ». Le budget ne saurait se comparer à une enveloppe globale, où le gouvernement puise comme il le souhaite, alignant d’une main les milliards au nom du « quoi qu’il en coûte » pour ensuite se targuer d’avoir vu large et les reprendre ou les redistribuer, soulignent en substance les magistrats financiers.

Au total, la Cour a chiffré à 92,7 milliards d’euros l’incidence de la crise sur le budget 2020 de l’Etat, à part à peu près égale entre les dépenses supplémentaires (mesures d’urgence, prises de participations dans Air France, la SNCF ou EDF, aide exceptionnelle de solidarité) et les moindres recettes, notamment fiscales. Par ailleurs, 4,3 milliards d’euros du plan de relance, officiellement lancé en septembre, ont été décaissés par l’Etat en 2020 (4,8 milliards en tenant compte de dépenses de Sécurité sociale).

Il vous reste 37.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.