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Coronavirus : des tests remboursés sans ordonnance

Les progrès enregistrés depuis le déconfinement ont été effacés, avec 1.000 contaminations par jour. Le gouvernement met la pression sur les laboratoires d'analyse. Les voyageurs en provenance de 16 pays « écarlates » vont être systématiquement dépistés.

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a autorisé le remboursement de tests virologiques sans ordonnance
Olivier Véran, le ministre de la Santé, a autorisé le remboursement de tests virologiques sans ordonnance (Bertrand GUAY/AFP)

Par Solveig Godeluck

Publié le 26 juil. 2020 à 11:58

La France semble entrer à nouveau dans des eaux dangereuses avec le coronavirus, poussant l'exécutif à mettre la pression sur l'intensification du dépistage.

La deuxième vague tant redoutée n'est certes pas encore là , car le nombre de personnes hospitalisées ne remonte pas, et les contaminations sont bien moins nombreuses qu'en mars-avril. Mais la direction générale de la Santé a tiré la sonnette d'alarme vendredi : « Avec un nombre de cas journaliers supérieur à 1.000, nous sommes revenus à des niveaux comparables à ceux de la fin de la période du confinement. Nous avons ainsi effacé une bonne partie des progrès que nous avions accomplis dans les premières semaines du déconfinement », écrit-elle.

Dimanche, dans « Le Parisien », le ministre de la Santé Olivier Véran, a annoncé que tous les tests virologiques seront désormais gratuits. L'arrêté paru samedi « permet, dès aujourd'hui, à n'importe qui de bénéficier d'un test virologique PCR entièrement remboursé sans avoir besoin d'une ordonnance et sans avoir à se justifier de la démarche ni à présenter des symptômes », a-t-il expliqué.

Mais cela ne suffira pas à résoudre le problème de l'embouteillage des gens qui veulent ou doivent se faire tester avant leur départ en vacances, avec des délais parfois très longs. Le ministre dit avoir appelé en personne plusieurs directeurs de laboratoires « pour les rappeler à l'ordre ». « En Ile-de-France, nous avons ainsi identifié 30 laboratoires faisant partie de grands groupes privés, qui ne font aucun test PCR. Nous les avons tous appelés pour qu'ils le fassent », a raconté Olivier Véran.

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Alors que certains laboratoires arguent des départs en vacances du personnel, il rappelle que les aides-soignants, étudiants en santé, secouristes, techniciens de laboratoire ont été autorisés à prêter main-forte aux spécialistes. « On parle de géants de la biologie médicale, qu'on ne me dise pas qu'ils ne peuvent pas s'organiser ! » lance-t-il.

Liste écarlate

La veille, le Premier ministre Jean Castex, en déplacement à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, avait annoncé un tour de vis supplémentaire dans les aéroports et les ports internationaux . En août, les tests seront généralisés à l'arrivée en France pour les voyageurs en provenance de seize pays « écarlates », où le Covid-19 circule activement : Etats-Unis, Brésil, Inde, Algérie, Israël, Turquie, Serbie, Madagascar, Emirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Oman, Koweit, Pérou et Panama.

Cela concerne en réalité assez peu de monde (3.000 arrivants à Roissy), car la frontière avec ces pays n'est ouverte qu'aux Français, résidents français et diplomates. Mais la nouvelle liste « écarlate » française est plus contraignante que la « liste rouge » européenne. « Nous avons voulu prendre très rapidement des mesures préventives », a plaidé le Premier ministre. « C'est probablement un dispositif plus fort que dans les pays voisins », a-t-il reconnu, mais il est « indispensable compte tenu de la reprise de la circulation virale ».

Le virus plus rapide que le dépistage

Dans son bulletin hebdomadaire publié jeudi, Santé publique France révèle que « l'augmentation des nouveaux cas positifs est depuis deux semaines supérieure à l'augmentation des nombres de patients testés ». Autrement dit, le virus se diffuse plus vite que le dépistage. Le nombre de tests a crû de 14 % en métropole du 5 au 12 juillet et de 3 % la semaine dernière, où 361.000 personnes ont effectivement été dépistées. En comparaison, les cas positifs ont crû de respectivement 21 % et 27 %, à 4.397 cas.

Dans « Le Parisien », Olivier Véran assure « qu'on approche des 500.000 tests par semaine », et que « ce n'est plus le virus qui nous traque, c'est nous qui le traquons ». Derrière le propos guerrier pointe la fébrilité du gouvernement. Les contaminations sont reparties à la hausse depuis trois semaines, mais les plus de 75 ans, plus prudents, étaient restés à l'abri. Or la semaine dernière, l'épidémie a repris dans cette population vulnérable face au virus.

Quant à ceux qui ont été les premiers à se déconfiner, les jeunes, ils sont plus touchés que lors de la vague, et souvent sans symptômes. En Ile-de-France, « on voit arriver des jeunes qui ont été infectés sans qu'on sache comment », souligne Olivier Véran. Or la clé de la stratégie de lutte contre le Covid-19, c'est de tout savoir, pour ne pas lui laisser la moindre chance. Le ministre en appelle à leur « vigilance » quant au respect des mesures barrière.

Solveig Godeluck

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