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Une plongée sous les ponts de Paris avec ceux qui s'occupent de leur sécurité

patrimoine
© Anthony Delanoy / Unsplash

Depuis 2015, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) est chargé des inspections subaquatiques des 37 ponts qui enjambent la Seine à Paris.

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De grosses bulles qui remontent à la surface de la Seine, une bouteille d'oxygène jaune à peine visible à plusieurs mètres sous l'eau : une équipe de plongeurs spécialisés scrutent les piles d'un des ponts de la capitale, plutôt dans un "bon état général".

On n'y pense pas forcément, mais "un pont a des parties en dessous de l'eau, il faut aller regarder régulièrement si des désordres apparaissent", explique Pascal Berteaud, directeur général du Cerema.

Sur un cycle de six ans, les 37 ponts parisiens, dont certains sont plusieurs fois centenaires, sont ainsi passés au crible par des plongeurs spécialistes de la "pathologie des ouvrages d'art". Après le cycle qui vient de s'achever, "notre conclusion générale est un bon état général de la partie immergée, compte tenu de leur âge", assure Cécile Maurel, directrice du département risques, infrastructures et matériaux du Cerema en Ile-de-France.

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Le nouveau cycle commence, avec une dizaine de ponts ciblés pour cette première année, dont le pont des Invalides, construit au milieu du XIXe siècle, où une barge s'affairait mercredi. Sous l'eau, avec une visibilité limitée, deux plongeurs : l'un filme, et l'autre examine les 5 mètres de bâti sous le niveau de l'eau, relié par un câble de communication au troisième de l'équipe en surface, à qui il décrit tout ce qu'il voit.

Sur les images filmées il y a quelques jours, Cécile Maurel décrit des "fissures sur une pierre", évoque des "joints lessivés" par le temps, des parties de fondations "en bois", qui ne pourrissent pas parce qu'elles restent toujours immergées. Une "maçonnerie disloquée n'a pas forcément un caractère d'urgence", assure l'experte. Tout dépend de sa place dans la structure.

Après les inspections, le Cerema fait des recommandations à la mairie, définissant les degrés d'urgence des éventuels travaux à réaliser. "Il y a un enjeu de sécurité des ouvrages comme pour l'ensemble des infrastructures de la ville de Paris. Les ponts font, en plus, partie de l'âme
parisienne", commente David Belliard, adjoint à la maire de Paris, qui souligne l'importance de l'entretien de ces "joyaux du patrimoine parisien". En cas de fissures, des "témoins" peuvent être mis en place pour surveiller l'évolution, et des inspections supplémentaires programmées. Il n'y a "pas de signe d'inquiétude ou de risque de rupture brutale, mais il faut assurer un suivi", explique Ambroise Dufayet, responsable des ouvrages d'art à la mairie de Paris.

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Selon une mission sénatoriale mise en place après l'effondrement meurtrier du viaduc italien de Gênes en 2018, "au moins 25.000 ponts" français "sont en mauvais état structurel", sur les 200.000 à 250.000 ouvrages que compte le pays. Le nombre exact n'est pas connu.

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GEO (avec AFP)
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