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Perte d’autonomie : des aidants en difficulté

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Depuis 2015, la fonction d’aidant est reconnue par la loi pour celles et ceux qui doivent faire face à la perte d’autonomie liée à l’âge, à une maladie ou à un handicap d’un membre de leur famille ou de leur conjoint. Une enquête s’attache à identifier les difficultés rencontrées par des aidants de plus en plus nombreux.

72% des personnes aidées vivent à domicile. Si 40% d’entre-elles bénéficient d’une aide professionnelle, les solidarités familiales restent la pierre angulaire de la prise en charge à domicile. Cette contribution de l'entourage familial, estimée entre 12 et 21 milliards d’euros, est essentielle au maintien à leur domicile des personnes en perte d'autonomie.

C'est ce qui ressort de l'enquête sur les proches aidants menée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) en février 2020 auprès de plus de 3 000 aidants. Cette enquête avait été lancée à la demande de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) qui souhaitait mieux connaître les relations aidants-aidés et leurs besoins.

Une charge lourde malgré des avancées

Lors de l'enquête sur l'impact sur leur vie de leur expérience d'aidant, les personnes interrogées sont marquées par un "fort sentiment de sacrifice" et par le "manque de temps" pour une majorité d'entre elles lorsqu'elles parviennent à exprimer la charge relative à l'aide apportée au proche.

Toutefois, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV) de 2015 permet aujourd'hui aux aidants de bénéficier d’un droit de répit en instaurant un congé indemnisé pour l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie importante. Le congé de proche aidant peut s'exercer pendant une durée de trois mois, avec une indemnité d'environ 52 euros par jour pour une personne seule.

Le profil des aidants

Selon l'enquête, les aidants sont surreprésentés dans la catégorie des 65-74 ans. Il s'agit plutôt de femmes avant 75 ans et plutôt d'hommes après. La grande majorité des aidants soutient un parent (43%) ou un conjoint (25%).

Un éventail de difficultés persistantes

Parmi les difficultés exprimées par les aidants interrogés, on note :

  • des situations de conflits avec la personne aidée et/ou avec les autres aidants (pour 42% des aidants), le plus souvent lors de la prise de décisions lourdes ;
  • des aidants souvent seuls (46% déclarent être seuls à assurer l'aide, notamment les retraités les plus âgés qui aident leur conjoint) et un manque de solutions lorsque ils sont malades ou qu’ils doivent s’absenter (39% des retraités de plus de 75 ans n'ont personne pour les remplacer) ;
  • un impact négatif sur la santé, le moral et la vie sociale (62% ont renoncé à voir des proches ou 49% à partir en vacances) ;
  • une difficulté à s'identifier comme aidant qui peut être perçu comme un "secours naturel" ;
  • un besoin d’informations sur l’évolution de la perte d’autonomie pour 60% des aidants.