Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les Restos du cœur lancent leur 36e campagne d’hiver : « Depuis le confinement, on a vu venir les gens qui ont perdu leurs petits boulots »

Pour Les Restos, « l’enjeu majeur », en pleine crise due au Covid-19, « est de continuer à faire face. Dans l’urgence, mais aussi sur le long terme ».

Le Monde avec AFP

Publié le 24 novembre 2020 à 08h15, modifié le 24 novembre 2020 à 12h05

Temps de Lecture 2 min.

Crise sanitaire oblige, Les Restos du cœur vont changer l’organisation de leurs centres : la distribution accompagnée a laissé place à un système de « drive », où les bénévoles apportent les denrées alimentaires à l’entrée du centre où les bénéficiaires attendent en file.

Les Restos du cœur lancent, mardi 24 novembre, leur 36e campagne d’hiver dans un contexte inédit, marquée par la crise économique apparue dans le sillage de l’épidémie de Covid-19. L’année dernière, l’association avait accueilli 875 000 personnes et distribué 136,5 millions de repas. « Je pense que cette année on dépassera le million de personnes », estime Patrice Blanc, son président.

Nés d’une idée de Coluche en 1985, Les Restos du cœur accueillent chaque année les personnes démunies pour la saison hivernale. En fonction de leurs ressources et de la composition de leur famille, elles se voient attribuer des points qui leur donnent droit à des denrées alimentaires.

Pour l’heure, l’association chiffre la hausse des inscriptions pour la campagne d’hiver à + 10 %, les situations étant « variables selon les départements », avec une explosion de la demande en Seine-Saint-Denis (+ 45 %) et à Paris (30 %), selon Patrice Blanc.

« Le premier pas est le plus difficile »

La crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales ont amené des nouveaux bénéficiaires : « Depuis le confinement, on a vu venir les gens qui n’ont plus rien parce qu’ils ont perdu leurs petits boulots », décrit Josiane Le Blond, responsable du centre d’Argenteuil, qui a accueilli 1 500 familles l’année dernière et a enregistré 400 nouvelles inscriptions.

Parmi eux, Farida, 40 ans, marquée par un divorce en juin et la difficulté à trouver un travail dans la restauration. « Le premier pas est le plus difficile », confie la femme, chariot à la main, venue s’inscrire à la campagne d’hiver sur conseil de son assistante sociale.

« La crise financière de 2008 s’était traduite par une augmentation en deux ans de 25 % de personnes en plus ayant recours à l’aide alimentaire. Nous devons nous préparer à la montée d’une vague d’une ampleur au moins équivalente », alerte le président de l’association. Pour Les Restos du cœur, « l’enjeu majeur de cette 36e campagne est de continuer à faire face. Dans l’urgence, mais aussi sur le long terme ».

L’association alerte notamment sur la situation des jeunes, de plus en plus nombreux à frapper à la porte : avec la disparition des petits boulots qui a plongé des étudiants dans la précarité, ils représentent « une source d’inquiétude encore plus particulière » pour Patrice Blanc. Les moins de 25 ans représentent déjà près de la moitié des bénéficiaires, les mineurs, 40 %.

Un million de nouveaux pauvres

Parmi les bénéficiaires de plus de 16 ans, 36 % sont en recherche d’emploi, 12 % perçoivent une retraite, 6 % ont un emploi et 6 % sont étudiants.

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir

Avant la crise du Covid, à la fin de 2019, quelque 9,3 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en France, selon l’Insee, et près de 5 millions avaient recours à l’aide alimentaire. Pour certaines associations, la crise va plonger un million de personnes supplémentaires dans la pauvreté.

Crise sanitaire oblige, Les Restos du cœur vont également devoir changer l’organisation de leurs centres. La distribution accompagnée (les bénéficiaires entrent dans le centre et sont accompagnés par des bénévoles) a laissé place à un système de « drive », où les bénévoles apportent les denrées alimentaires à l’entrée du centre où les bénéficiaires attendent en file.

« La plupart de nos locaux ne sont pas adaptés pour respecter les consignes de distanciation », explique M. Blanc. L’arrivée de l’hiver et la dégradation des conditions climatiques interrogent sur la pérennité de ce système. Exit également le « coin café » qui offrait un moment de convivialité.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés En France, le Covid-19 a beaucoup tué dans les villes pauvres
Notre sélection d’articles sur la pauvreté et la précarité engendrées par la crise sanitaire

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.