Nouveau chômage partiel : Laurent Berger réclame des contreparties pour l’emploi

Le dirigeant de la CFDT veut éviter que des entreprises « bénéficient d’aides publiques et en même temps détruisent les emplois ».

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Quelles contreparties pour le futur dispositif de chômage partiel ? Laurent Berger, le numéro de la CFDT, a réclamé dimanche 14 juin que le nouveau système d’activité partielle soit accompagné pour l’employeur d’engagements en termes de maintien de l’emploi.

« Il faut des engagements en termes de maintien de l’emploi (…) Il faudra que ce soit dans la loi », a-t-il prévenu sur France 3.

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« C’est absolument indispensable pour éviter que (les entreprises, NDLR) bénéficient d’aides publiques et en même temps détruisent les emplois un peu trop facilement, même ceux qui pourraient être sauvegardés. »

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a ouvert la semaine dernière une concertation avec les organisations syndicales et patronales pour discuter d’un nouveau dispositif d’activité partielle, différent de celui mis en place au début du confinement pour éviter les suppressions de postes. Son principe a été adopté mercredi par le Parlement.

Laurent Berger a raillé le nom de ce futur dispositif, « activité réduite pour le maintien en emploi », dont l’acronyme donne « Arme ».

« Appeler un dispositif Arme, ça me laisse totalement pantois. Je préfère appeler ça activité partielle de longue durée. Dans le contexte, je ne trouve pas ça très malin », a commenté Laurent Berger.

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Une baisse du temps de travail, compensée en partie

Selon ce qui a déjà été adopté au Parlement, ce régime « Arme » doit faire l’objet d’un accord collectif ou de branche. Il doit permettre une réduction du temps de travail, compensée en partie par l’Etat, à un niveau qui fait actuellement l’objet de discussions. Une fois la concertation terminée, les arbitrages doivent être annoncés par Emmanuel Macron aux partenaires sociaux avant le 1er juillet.

Quant au régime d’activité partielle actuellement en vigueur, il pourrait évoluer lui aussi. La prise en charge du chômage partiel instaurée au début du confinement est passée au 1er juin de 100 % à 85 % de l’indemnité versée au salarié, à l’exception des secteurs faisant l’objet de restrictions en raison de la crise sanitaire comme le tourisme ou la restauration.

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Mais la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher a évoqué vendredi une baisse de cette prise en charge pour les entreprises de l’ordre de 10 %, avant de se rétracter.

31 milliards

Selon une source syndicale, une hypothèse est que l’indemnisation du salarié passe de 70 à 60 % du salaire brut, sauf pour les salariés au Smic qui resteraient indemnisés à 100 %. Les syndicats sont vivement opposés à toute baisse de l’indemnisation des salariés, qui serait « une folie », selon Laurent Berger. Dans le dernier projet de budget rectificatif, le coût du chômage partiel est évalué à 31 milliards d’euros pour l’Etat et l’Unedic. Selon les dernières statistiques du ministère, les demandes d’indemnisation en avril concernent 6,5 millions de salariés, un chiffre qui pourrait monter au final jusque 8,6 millions de salariés pour ce mois-là, les entreprises ayant un an pour faire leur demande.

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Du côté du patronat, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, n’a pas eu peur de se contredire, dimanche, en dénonçant le coût des aides publiques :

« Il y a un petit côté morphine avec tous ces systèmes d’aides », a-t-il signalé sur RTL. « Chaque jour on s’endette, chaque jour on dépense de l’argent. Il faut sortir de la perfusion le plus vite possible ».

Et pourtant, le Medef s’oppose à toute hausse du coût du chômage partiel pour les entreprises avant septembre. « Il ne faut pas changer quelque chose qui vient d’être installé le 1er juin au 1er juillet ou au 1er août, ça serait absurde », a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux vendredi.

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