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Covid-19 : l’enjeu crucial des données publiques

Afin de gérer l’épidémie, le gouvernement a décidé de miser sur l’open data. Des outils qui doivent aussi permettre d’amoindrir la défiance des Français.

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Publié le 06 mars 2021 à 03h17, modifié le 07 mars 2021 à 20h07

Temps de Lecture 9 min.

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Affichage des données sur la circulation du virus lors d’une conférence de presse d’Olivier Véran et Bruno Le Maire à Paris, le 8 octobre 2020.

C’est attendu depuis des semaines par les scientifiques et les observateurs avisés de l’évolution du Covid-19. Le 8 mars, « a priori », le ministère de la santé devrait publier l’ensemble des statistiques sur les variants. Lorsque le gouvernement annoncera que tel variant représente telle part dans les cas détectés de Covid-19, il sera donc désormais possible de le vérifier et d’en connaître les détails. Une évolution capitale.

Face à des crises soudaines et globales telles qu’une pandémie, la donnée publique est au cœur d’enjeux cruciaux. D’abord parce qu’elle permet à l’exécutif de disposer d’outils efficaces et fiables pour diriger le pays au plus près des évolutions. Mais aussi parce que sa diffusion, parfois sensible, peut contribuer à amoindrir la défiance des citoyens tout en s’appuyant sur l’expertise de tous. Cette masse inouïe d’informations qui, chaque jour, chaque minute, remonte de toutes les administrations et de nombreux autres acteurs, s’avère une denrée précieuse. Et stratégique, car les hackeurs ne sont jamais loin.

Océan de chiffres

La crise sanitaire a montré de manière éclatante l’absolue nécessité de bien maîtriser ce flux. Nombre de décès, de personnes malades, d’admissions en réanimation, de lits disponibles, etc. Pour gérer l’épidémie, le gouvernement navigue dans un océan de chiffres, de statistiques et de données en tout genre. Des centres de recherche ont, par exemple, établi des modélisations à partir de l’évolution de l’épidémie au fil des semaines. Ces travaux aident les pouvoirs publics à anticiper. Et ce, en tenant compte de l’évolution de la météo, des déplacements de population, des mesures du gouvernement… « Avec la RATP, nous avons suivi les mouvements en Ile-de-France au moment du confinement, puis du déconfinement, etc. », confie Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques.

« Si nous n’avions pas ces informations, nous réagirions avec beaucoup de retard et peut-être n’arriverions-nous pas à rattraper les choses », explique une source gouvernementale, soulignant que les mesures prises seraient « plus drastiques, moins adaptées au terrain. C’est comme conduire une voiture dans le brouillard. Mieux vaut disposer d’un radar qui vous indique les obstacles et les virages… »

La méthode n’est pas nouvelle. Ses racines remontent à l’histoire d’une autre épidémie : celle de choléra, dans le Londres de 1854. On pense alors que la maladie se transmet par des miasmes. Mais un médecin, John Snow, ne croit pas à cette théorie du « mauvais air ». Il décide d’étudier la chose avec précision dans le quartier de Soho. Il répertorie les maisons touchées par le choléra, recoupe ces données avec une carte et finit par faire le lien avec une pompe à eau publique de Broad Street. Snow prouve alors que la maladie se transmet par l’eau, et non par l’air. « On fait la même chose, mais de manière généralisée, confie une source au sein de l’exécutif. C’est comme cela que l’on identifie des clusters, la manière dont l’épidémie se répand. » La donnée publique, c’est cela : des observations chiffrées de terrain qui révèlent ce que l’œil ne voit pas. « On ne peut lutter contre une épidémie sans disposer de ces données », poursuit la même source.

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