La Banque centrale européenne (BCE) décide de serrer la vis pour lutter contre l'inflation en augmentant, ce jeudi, ses taux.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, le 28 octobre 2019 à Francfort, en Allemagne.

afp.com/Boris Roessler

La deuxième tentative sera-t-elle la bonne ? Une semaine après voir échoué à rassurer les marchés, la patronne de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, est revenue à la charge mercredi soir. Et cette fois-ci, elle a sorti le "bazooka monétaire" puisqu'elle a annoncé un gigantesque plan de 750 milliards d'euros de rachat de dettes publiques. "Les temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire", a-t-elle tweeté.

Publicité

L'objectif de la BCE est simple : financer massivement les plans de relance économique des Etats en achetant directement leurs dettes sur les marchés. Christine Lagarde a d'ailleurs promis qu'il "n'y a pas de limites à notre engagement", suggérant que d'autres mesures pourraient suivre, et ce quitte à utiliser "le plein potentiel de nos outils". "La réponse de la BCE est impressionnante, c'est ce que les marchés attendaient", juge Alexandre Baradez, chef analyste chez IG.

Est-ce suffisant ? Signe de l'impact positif des annonces, les Bourses ont cessé de dégringoler ce jeudi. Le CAC 40, qui a perdu plus de 30% en un mois, a fini sur une hausse de 2,7%. La Bourse de Milan, également fortement chahutée depuis plusieurs semaines, quant à elle progressé de 2%, tandis que la Bourse de Francfort a gagné 2,4%. "Désormais, tout est en place pour soutenir massivement l'économie. Nécessaire mais pas suffisant tant que le virus ne sera pas en voie de diminution réelle", explique de son côté Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé d'Amplegest.

La BCE va plus loin qu'en 2008

Autre signe que la manoeuvre de la BCE produit ses effets, les taux à dix ans de la France et de l'Italie se détendent sensiblement, alors qu'ils s'étaient envolés après les annonces de plans de sauvetage. La France a notamment annoncé 45 milliards d'euros pour soutenir l'économie. Le taux français est ainsi retombé sous la barre des 0,1 % ce jeudi - après avoir frôlé les 0,5 % - tandis que le taux italien est autour de 1,6 % après avoir dépassé les 2,4 %.

LIRE AUSSI >> Avec le coronavirus, le retour de l'Etat-pompier

En rachetant massivement de la dette de la zone euro sur les marchés, la BCE lance un plan qui est presque inédit. La réponse de la BCE est "massive à tous les niveaux - taille, flexibilité, portée, explique l'analyste Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management. A titre de comparaison, de mars 2015 à décembre 2018, face aux risques de déflation, la BCE avait acheté sur les marchés financiers pour un total de... 2 600 milliards d'euros.

Publicité