Covid-19 : une majorité de soignants s'estime en burn out

Selon une enquête menée par l'Ordre national des infirmiers auprès des 59 368 infirmiers, 57 % des répondants sont « en situation d'épuisement professionnel ».

Source AFP

59 % d'entre eux disent avoir vu « leur charge de travail augmenter depuis le début de la crise ». 
59 % d'entre eux disent avoir vu « leur charge de travail augmenter depuis le début de la crise ».  © PHILIPPE HUGUEN / AFP

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L'épidémie de coronavirus a laissé des traces sur le personnel hospitalier. D'après une enquête de l'Ordre national des infirmiers, plus de la moitié des infirmières et infirmiers sont « en situation d'épuisement professionnel », une proportion qui a presque doublé depuis le début de la crise sanitaire. L'Ordre a mené sa propre enquête, réalisée du 2 au 7 octobre 2020 auprès des 350 000 infirmiers qui y sont inscrits, et dont 59 368 ont répondu. Il ressort de cette enquête, d'abord publiée par Le Parisien, que 57 % des répondants sont « en situation d'épuisement professionnel ».

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Ce résultat risque d'avoir « un fort impact sur la qualité des soins », estiment 48 % d'entre eux, alors qu'ils étaient déjà 33 % en situation d'épuisement professionnel avant la crise sanitaire, souligne l'Ordre dans un communiqué. Il alerte sur « une situation en tension » et appelle à « des mesures urgentes ». Plus d'un tiers des infirmiers salariés indiquent être « en effectifs réduits par rapport à la normale », 57 % estiment « ne pas disposer du temps nécessaire pour prendre en charge les patients » et deux tiers déclarent que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le début de la crise.

Une charge de travail bien plus importante

Cinquante-neuf pour cent d'entre eux disent avoir vu « leur charge de travail augmenter depuis le début de la crise » (75 % pour les infirmiers salariés ou exerçant en établissement) et près d'un infirmier sur cinq « n'a pas pu prendre de congés depuis mars dernier » (29 % parmi les libéraux). Par ailleurs, 30 % d'entre eux « exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaire pour faire face au surcroît d'activité général lié au Covid ».

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En outre, 3,5 % des infirmiers déclarent avoir été invités à venir travailler alors qu'ils avaient été testés positifs au Covid-19 (4,5 % en établissement). Quarante-trois pour cent des infirmiers (46 % pour les libéraux) ont aussi le sentiment que « nous ne sommes pas mieux préparés collectivement pour répondre à une nouvelle vague de contaminations » et 47 % (55 % parmi les libéraux) considèrent « qu'on ne se repose pas suffisamment sur eux en ville pour lutter contre le Covid et ses conséquences », notamment pour les tests et le suivi des patients contaminés.

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Les équipements de protection se révèlent « de nouveau en quantité insuffisante », selon 44 % des répondants (68 % pour les libéraux). « Alors que 34 000 postes d'infirmiers sont vacants en cette rentrée 2020 […], ces conditions de travail dégradées nous font courir le risque de voir toujours plus d'infirmiers jeter leur blouse », estime l'Ordre. Trente-sept pour cent disent d'ailleurs vouloir « changer de métier » depuis la crise.

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Commentaires (18)

  • Cricetus

    L'article parle à la fois des libéraux et des salariés. Et le constat fait par cet article est valable dans les deux catégories.
    Sinon les cliniques reçoivent bien les COVID+ depuis quelques semaines...

  • Franky44

    Donner le droit aux Cliniques équipées de matériels de réanimation de soigner ces patients. Cela soulagera les personnels des Hôpitaux publiques, certainement admirables mais qui se plaignent un peu vite alors qu’ils ne font que 35 h.

  • kdance

    Stop avec la surcharge de travail des infirmières. Durant le confinement 40 % étaient en arrêt de travail pour garde d enfants, , les services de médecine et chirurgie étaient désertés ainsi que les urgences. Habituellement 6% des personnels de la fonction publique hospitalière sont en arrêt de travail (pas de jour de carence) soit près de 96000 personnes quotidiennement sur l année filée c est cela qui couplé avec le droit de retrait désorganise les services et oblige les présents à travailler davantage, raz le bol de la ritournelle des personnels épuisés, tout le monde travail souvent plus qu eux et sans garantie de l emploi à vie