C’est l’acte 2 du Ségur de la santé, mais pas l’acte final. Aide-soignants, infirmiers et désormais éducateurs spécialisés, orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotriciennes, diététiciennes… Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé dans un communiqué, vendredi 28 mai, l’extension à 90 000 salariés de la revalorisation salariale mensuelle de 183 euros prévue par les accords du Ségur de la santé de juillet 2020. Sont concernés principalement des professionnels qui travaillent auprès des personnes handicapées et dans les services de soins infirmiers à domicile. Cet élargissement découle de deux accords signés, vendredi, entre les ministres concernés, les employeurs et les syndicats. Le coup de ces revalorisations est estimé à près de 500 millions d’euros par an pour l’Etat. Ils s’ajoutent aux 6,5 milliards consacrés à 1,5 million de salariés.
Signés en juillet 2020, les accords initiaux du Ségur avaient pour finalité d’accorder une reconnaissance salariale aux personnels des hôpitaux et des Ehpad, en première ligne pendant la crise sanitaire. Mais le gouvernement a créé une distorsion de concurrence salariale aux dépends des soignants qui travaillent dans le secteur médico-social. Les établissements du secteur privé non lucratif ont ainsi enregistré des démissions d’agents attirés par l’hôpital ou les Ehpad et les postes vacants s’y sont multipliés. « Une aide-soignante à l’hôpital ou en Ehpad ne pouvait pas être mieux rémunérée que celle qui travaille par exemple dans un foyer d’aide médicalisé pour personnes handicapées. L’engagement pris vendredi par le gouvernement était une question d’équité et de justice sociale », se félicite Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées.
Les négociations pour aboutir à cette extension ont été pilotées par l’ancien directeur général de l’agence régionale de santé de Nouvelle Aquitaine, Michel Laforcade, missionné en décembre 2020 par le premier ministre. L’un des deux accords signés vendredi concernent 18 500 soignants des établissements et services sociaux et médico-sociaux publics dit « autonomes », c’est-à-dire non rattachés à un établissement de santé ou à un Ehpad. La revalorisation de 183 euros entrera pour eux en vigueur au 1er octobre.
Une convention collective unique
Le second accord vise 64 000 professionnels des établissements pour personnes handicapées et des services de soins infirmiers à domicile pour qui la hausse sera effective au 1er janvier 2022. A cette date, la hausse s’appliquera également à 9 000 professionnels des structures de prise en charge des addictions.
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