POLITIQUE - Ce n’est plus la priorité, mais Emmanuel Macron y tient. Le chef de l’État a confirmé, ce mardi 14 juillet, qu’il comptait bien remettre la réforme des retraites sur la table. Tout en assurant qu’elle ne serait pas identique à celle passée en force à l’Assemblée il y a quelques mois.
“Nous ne ferons pas l’économie d’une réforme de notre système de retraite, pour qu’il soit viable”, a assuré Emmanuel Macron dans cet entretien télévisé à l’occasion de la Fête nationale, néanmoins, cette réforme “ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise du Covid”, a-t-il concédé.
“La retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Dire ‘on fait comme s’il n’y avait pas de problème’, c’est dire ‘je sacrifie le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.’ (...) Nous devons regarder notre système de retraite en face, comme l’ensemble de ce que nous sommes en train de faire”, a ajouté Emmanuel Macron alors que Jean Castex a déjà reçu les partenaires sociaux pour discuter de la réforme.
Avant 2022? Pas certain
Le chef de l’État apparaît beaucoup moins pressé. Il n’a pas précisé si une réforme des régimes de retraite serait bel et bien adoptée d’ici la fin du quinquennat, jugeant nécessaire de définir un “calendrier pertinent”. “Je vais être clair: la priorité de cet été, de la rentrée prochaine c’est l’emploi”, a-t-il prévenu.
En revanche, il a jugé nécessaire de distinguer la réforme “systémique”, qui était le cœur du projet initial de transformation en un système universel de retraite par points, et “l’aspect financier” du régime des retraites, dit “paramétrique”, que les syndicats refusent en bloc d’examiner dans l’immédiat.
Selon les estimations dévoilées mi-juin par le Conseil d’orientation des retraites, le déficit du système de retraites devrait approcher cette année le niveau record de 30 milliards d’euros.
Ce niveau, largement supérieur aux 4 milliards de déficits attendus avant la crise, a poussé le gouvernement ces derniers jours à remettre le sujet sur la table, malgré l’opposition unanime des syndicats.
Interrogé sur une possible augmentation du nombre de trimestres travaillés pour résorber ce déficit, Emmanuel Macron a indiqué avoir “déjà montré” son “ouverture sur tous ces sujets”, tout en refusant à ce stade de se prononcer.
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