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Emilie Seto

Le secret médical au risque du Covid-19

Par 
Publié le 09 octobre 2020 à 07h00, modifié le 10 octobre 2020 à 11h59

Temps de Lecture 13 min.

Un patient hospitalisé pour des soins courants a été diagnostiqué positif au Covid-19. Il vit à domicile, en famille et bénéficie d’ordinaire de la présence de professionnels soignants. Pour des raisons personnelles – peur de l’isolement, du manque de soins, de la perte d’un travail en intérim –, il ne veut pas informer son entourage de sa contagiosité. Quelle conduite doit adopter son médecin ? Doit-il respecter sa décision ? Questionner l’entourage du patient avant d’envisager le retour au domicile et trahir ainsi le secret médical ? La question n’a rien de théorique. Depuis le début de la pandémie, elle se pose régulièrement aux praticiens, dont certains transmettent leurs interrogations aux espaces de réflexion éthique régionaux (ERER).

« Dès lors qu’une pathologie entraîne une problématique collective majeure, la question de la levée du secret médical se pose, qui implique la recherche d’un équilibre entre le respect de la vie privée et l’intérêt collectif », rappelle le professeur Grégoire Moutel. Pour ce praticien hospitalier au CHU de Caen, directeur de l’espace de réflexion éthique de Normandie (EREN), dans le contexte actuel, la levée du secret médical que nous venons d’évoquer ne se justifie pas. « Cela aurait du sens si l’on pouvait mettre en place une politique véritablement efficace pour les sujets Covid+, avec des moyens d’hospitalisation, d’hôtellerie, d’indemnisations conséquentes en cas de perte de travail, précise-t-il. Or, aucune de ces conditions n’est actuellement garantie. De même, on entend de plus en plus dire que cette maladie peut entraîner des séquelles. Comment être certain, si on la révèle, que cela ne nous portera pas préjudice en termes d’assurance, par exemple pour contracter un prêt ? »

« Identification, suivi et isolement »

Situation hautement épidémique oblige, le secret médical a pourtant bel et bien été levé, indirectement du moins, par le « contact tracing ». Mis en place au printemps dernier dans le cadre de la loi sur l’urgence sanitaire – désormais prorogée jusqu’au 1er  avril 2021 –, ce dispositif numérisé vise à casser les chaînes de contamination en deux étapes successives, détaillées sur le site de l’Assurance-maladie : « l’identification, le suivi et l’isolement des personnes malades et contagieuses », puis le recensement, « pour chacun de ces patients, pour l’ensemble des personnes avec qui ils ont été en contact rapproché au cours des jours précédant l’apparition des symptômes ».

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