Le Premier ministre Edouard Philippe (g) et le ministre de la Santé Olivier Véran, s'expriment lors d'une conférence de presse, le 19 avril 2020 depuis l'Hotel Matignon

Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de la Santé Olivier Véran mettent en garde les Français sur une éventuelle reprise de l'épidémie qui se traduirait par un reconfinement.

afp.com/Thibault Camus

Le déconfinement partiel et progressif à peine commencé, et le gouvernement fait déjà planer la menace... d'un reconfinement. "Nous n'avons pas terminé avec le virus (...) Il est inévitable de faire attention. Si nous ne respectons pas collectivement les conditions de distanciation physique et les gestes barrière, alors le virus repartira. Et s'il doit repartir, alors nous serons obligés de mettre des nouvelles contraintes pour protéger les Français", a ainsi prévenu mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

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Edouard Philippe avait lui aussi mis en garde le 7 mai, lors de la présentation du plan de déconfinement du gouvernement : "Nous ne pouvons faire le malin avec le virus". Un nouveau point d'étape sera effectué le 2 juin, afin de "passer à une nouvelle phase" du déconfinement ou, en cas de "mauvais résultats", "en tirer les conséquences". "Le déconfinement progressif ne doit pas être la marque d'une baisse de notre vigilance", a insisté le chef du gouvernement, illustrant le cheminement du pays "sur une ligne de crête".

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Jean Castex a lui aussi évoqué lundi cette menace dans un rapport sur le déconfinement, rendu public : "La possibilité d'une réversibilité des mesures doit toujours pouvoir être offerte et l'éventualité d'un reconfinement en urgence doit rester dans les esprits et être anticipée par les pouvoirs publics". "En l'absence, à brève échéance, de vaccin ou de solution curative, la population française demeure vulnérable à une reprise de l'épidémie", souligne dans un document de 68 pages Jean Castex, chargé par le Premier ministre de coordonner la stratégie du déconfinement.

Le haut fonctionnaire et maire de Prades (Pyrénées-Orientales) appelle à préserver la "réversibilité des mesures" en cas de résurgence de l'épidémie de coronavirus. Il insiste sur le "niveau très élevé de vigilance" qui doit être observé dans cette première étape du déconfinement.

Le doublement de cas positifs, le critère principal

Jean Castex a donné des précisions sur les critères qui pourraient être pris en compte pour le reconfinement. Selon lui, un reconfinement pourrait intervenir en France si le nombre de cas positifs par jour venait à "doubler par rapport à ce qu'il est aujourd'hui".

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"Les Allemands appellent cela le coup de frein. Il est indispensable de l'envisager, il serait déraisonnable de ne pas l'envisager", a martelé Jean Castex. "Nous sommes face à un virus imprévisible. Ce coup de frein pourra être territorialisé, il faut le prévoir. Il pourrait concerner tout le pays ou bien seulement certains territoires. Il faut avoir une possibilité de réaction la plus rapide possible", a-t-il ajouté.

Le "monsieur déconfinement" du gouvernement, qui n'écarte pas un reconfinement d'urgence avant le 2 juin, date de fin de la première phase de déconfinement, a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas "attendre le 2 juin si certains éléments montraient que l'épidémie repart".

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