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Nelson Mandela : il y a 30 ans, une libération qui signait la « mort » de l’apartheid

Le 11 février 1990, le futur premier président noir de l’Afrique du Sud démocratique était libéré après vingt-sept ans de prison.

Le Monde avec AFP

Publié le 12 février 2020 à 10h21, modifié le 25 octobre 2021 à 17h27

Temps de Lecture 3 min.

Nelson Mandela accompagné de son épouse d’alors Winnie, lors de sa libération le 11 février 1990 au Cap.

Le 11 février 1990, un jeune Cyril Ramaphosa impressionné tenait le micro de Nelson Mandela, tout juste libéré après vingt-sept ans de prison. Trente ans plus tard, au même endroit mardi 11 février, le désormais président sud-africain s’est rappelé ce « moment grisant » qui a marqué la « mort » de l’apartheid.

« Le jour où Mandela a été libéré, nous savions tous que l’apartheid était mort », a lancé Cyril Ramaphosa devant un millier de personnes, dont des écoliers, réunies devant la mairie du Cap (sud-ouest), la capitale parlementaire. « Il y avait de la magie dans l’air », s’est-il rappelé depuis le balcon de la mairie, là même où Nelson Mandela, le héros de la lutte contre l’apartheid, s’était exprimé trente ans plus tôt, devant une place pleine à craquer. « C’était un moment grisant », a-t-il précisé.

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Ce 11 février 1990, Cyril Ramaphosa, alors âgé de 37 ans, la barbe fournie, se tenait aux côtés de l’ancien prisonnier le plus connu au monde. « Je tenais le micro alors qu’il s’exprimait pour la première fois » depuis sa libération s’est souvenu mardi le président Ramaphosa, debout à côté d’une immense statue de Mandela. « Rien ne pouvait décrire cette brève seconde quand le micro a crépité », a-t-il ajouté.

« Les yeux remplis de larmes de joie »

Quelques heures plus tôt, Nelson Mandela avait recouvré la liberté. Il était sorti libre de la prison de Victor Verster à Paarl (sud-ouest), main dans la main avec son épouse Winnie, autre grande figure de la lutte contre le régime raciste. Il venait de passer vingt-sept ans derrière les barreaux, notamment sur l’île bagne de Robben Island, après avoir été condamné en 1964 à la prison à perpétuité pour sabotage et complot contre l’Etat.

Sa libération était intervenue quelques jours après la levée de l’interdiction de son parti, le Congrès national africain (ANC), par le président blanc de l’époque, Frederik de Klerk. « Les gens dans le monde entier avaient les yeux remplis de larmes et c’était des larmes de joie », après des décennies d’un régime raciste dominé par la minorité blanche, s’est souvenu Cyril Ramaphosa mardi. « On se rappellera de ce jour comme l’un des jours les plus mémorables de l’histoire mondiale. »

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A l’époque, des « prophètes mal intentionnés avaient prédit qu’il serait impossible pour l’Afrique du Sud de se relever », alors que le pays était sur le point de basculer dans la guerre civile, a souligné le président Ramaphosa. Finalement, trois ans plus tard, Nelson Mandela décrochait le prix Nobel de la paix avec Frederik de Klerk et, en 1994, devenait le premier président noir de l’Afrique du Sud démocratique. Il est mort en 2013, à l’âge de 95 ans.

Chômage, corruption et criminalité

« On ne réalise pas la souffrance qu’ont endurée nos parents pour notre liberté », a estimé mardi un écolier, Panashe Sizingwe, tout ouïe devant Cyril Ramaphosa. « On est tellement reconnaissant » à Nelson Mandela, a ajouté Mbuyi Nase, adolescent au moment de la libération du héros de la lutte contre l’apartheid. « Il y avait une telle euphorie dans mon township », précise-t-il. « Mais on est loin de l’objectif » fixé par le père de la nation « arc-en-ciel », a souligné un autre Sud-Africain, Lebona Motlatla. « Par liberté pour tous, Mandela entendait que tout le monde ait du travail et à manger », argumente-t-il.

Avec la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud, longtemps paria, devait réintégrer le concert des nations et renouer avec les bénéfices de l’intégration à l’économie mondiale. Le chômage continue pourtant de gangrener la première puissance industrielle du continent africain et frappe actuellement 29,1 % de sa population active, contre 20 % en 1994. Le pays se débat également avec d’énormes inégalités entre riches et pauvres, la corruption et un fort taux de criminalité.

Des échecs que Cyril Ramaphosa a relevés mardi. « L’état de l’économie, le fort taux de chômage, les ravages sociaux dans nos communautés, les meurtres honteux de femmes et de filles, l’odeur nauséabonde de la corruption (…) menacent de nous faire perdre les gains acquis » depuis l’avènement de la démocratie en 1994, a souligné le chef de l’Etat, qui a succédé en 2018 à Jacob Zuma, dont la présidence a été gangrenée par la corruption.

Le Monde avec AFP

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