Qui est le successeur d’Agnès Buzyn, Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé ?

Neurologue, le successeur d’Agnès Buzyn au ministère de la Santé était vice-président de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée, et rapporteur du projet de loi organique sur la réforme des retraites.

 Olivier Véran est le nouveau ministre de la Santé après le départ d’Agnès Buzyn.
Olivier Véran est le nouveau ministre de la Santé après le départ d’Agnès Buzyn. IP3 Press/Vincent Isore

    Parfait technicien comme Agnès Buzyn, mais beaucoup plus politique. Olivier Véran, le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé, peu connu du grand public, a pourtant un itinéraire politiquement plus charpenté que la désormais candidate LREM à la mairie de Paris.

    Ce neurologue de profession, âgé de 39 ans, est donc médecin comme Agnès Buzyn. Il est entré à l'Assemblée en 2012, quand la socialiste Geneviève Fioraso, dont il était le jeune suppléant, avait rejoint les gouvernements Ayrault puis Valls. Soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, il a été réélu sous les couleurs de LREM en juin 2017. Il est également depuis 2016 conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes. « Il est pugnace et il connaît parfaitement ses dossiers », souligne un de ses collègues à l'Assemblée nationale.

    Une expertise que le député-médecin a pu se forger depuis deux ans et demi comme vice-président de la prestigieuse commission des Affaires sociales, rapporteur du budget de la Sécurité sociale et, hasard du calendrier, rapporteur du projet de loi organique sur la réforme des retraites dont l'examen doit débuter à l'Assemblée … ce lundi. « Olivier a été un excellent rapporteur de la commission, confie Brigitte Bourguignon, présidente LREM de la commission des affaires sociales. J'ai hâte de travailler avec lui sur les chantiers sociaux des prochains mois. D'autant plus que nous partageons une histoire et de nombreuses valeurs communes. »

    Ancré à gauche

    Ces valeurs communes s'ancrent solidement à gauche. Une autre différence avec Agnès Buzyn, plus centriste. Abandon du Numerus Clausus dans les écoles de médecine, légalisation du cannabis thérapeutique, les combats d'Olivier Véran sont nombreux. Le député avait aussi proposé la suppression des allocations familiales pour les très hauts revenus (proposition rejetée par l'exécutif), obtenu la baisse de la CSG pour les retraités percevant moins de 2000 euros par mois et aussi un assouplissement de la répression de l'aide à l'entrée et au séjour irréguliers des étrangers.

    Un positionnement à la gauche de la macronie qui expliquerait les réticences exprimées, dit-on, par Édouard Philippe avant sa nomination. « Avec Véran à la manœuvre sur les retraites, ça va être plus compliqué pour Matignon », prédit un poids lourd de la majorité.