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Se diversifier pour mieux régner. Tel semble être le nouveau leitmotiv de Facebook, qui traverse une mauvaise passe. Le réseau social, qui souffre encore aujourd'hui d'une image d'entreprise peu respectueuse de la vie privée de ses utilisateurs (publicité ciblée, vente de données personnelles aux annonceurs), subit en effet la concurrence des nouveaux arrivants sur le marché qui profitent de la mauvaise réputation faite au réseau social le plus important au monde. Twitter, Viadeo, LinkedIn ou, dans une moindre mesure, YouTube tirent parti des errements du géant de San Francisco : plus de 500 millions de tweets sont envoyés par jour, et les outsiders du marché des réseaux sociaux se renforcent. Twitter, spécialiste de l'instantané, se prête davantage au jeu de l'Internet mobile que Facebook, dinosaure des réseaux sociaux conçu à une époque où le smartphone n'était que peu développé.
Cependant, Facebook a des atouts qui manquent à ses concurrents. Disposant d'une base d'utilisateurs bien plus large (1,39 milliard de comptes, contre 288 millions sur Twitter), la firme a des revenus substantiellement plus élevés, et peut donc dépenser sans compter. Le plan de Facebook : investir pour se développer. Une stratégie qui actionne deux leviers.
Rachats en cascade
Le premier consiste à lutter de front contre ceux que Facebook estime être ses concurrents, au premier rang desquels se trouve YouTube. Ainsi, le réseau de Zuckerberg envisage de mettre en place une monétisation des vidéos postées par les utilisateurs grâce à des publicités diffusées au début de la vidéo. D'après l'entreprise, tout le monde serait gagnant. Les revenus générés seront en effet partagés entre le vidéaste (55 %) et le Facebook (45 %), ce qui entraînera théoriquement une hausse du nombre de vidéos disponibles.
Est également envisagée la mise en place d'un service de streaming musical afin de concurrencer les Spotify et autres Deezer. Cependant, aucune information n'a pour l'instant été donnée par Facebook concernant les modalités d'utilisation de ce service. Le réseau s'est ainsi donné comme objectif de racheter les entreprises pouvant apporter une plus-value à ses services. Snapchat, la plateforme de partage d'images, a par exemple été approchée par Facebook en 2013 en vue d'un rachat pour 3 milliards de dollars, mais a décliné l'offre. D'autres n'ont pas su résister à l'ogre Facebook. WhatsApp (rachetée pour 19 milliards de dollars en février 2014), Instagram (un milliard en 2012 également) ou Friendfeed ont ainsi basculé dans le giron de Facebook, qui consolide de la sorte sa position.
Les technologies de demain
Par ailleurs, Facebook dépense sans compter dans les nouvelles technologies. Ainsi, l'entreprise a fait l'acquisition en septembre 2014 d'Oculus Rift, un casque de réalité virtuelle dont le développement touche à sa fin et qui pourrait bientôt être disponible sur le marché. Selon Mark Zuckerberg, Oculus Rift va « changer la manière dont nous travaillons, jouons et communiquons ». Le réseau social investit également dans les recherches sur l'intelligence artificielle, et entretient une petite équipe basée à Paris cherchant à développer un système réellement intelligent, concurrent de Siri, Cortana et Google Now.
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À coups de milliards de dollars, le leader contesté n'entend donc pas perdre son rang. Un pari risqué. Mais a-t-il le choix ?