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Violences conjugales : Les médecins tourangeaux divisés sur la levée du secret médical

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Le Parlement a approuvé définitivement ce mardi 21 juillet une exception au secret médical pour les professionnels de santé dans certains cas pour "mieux protéger les victimes de violences conjugales". Une mesure qui divise les médecins tourangeaux.

Violences conjugales (illustration) Violences conjugales (illustration)
Violences conjugales (illustration) © Maxppp - PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP

Les parlementaires adoptent la proposition de loi pour "mieux protéger les victimes de violences conjugales". Les sénateurs ont donné leur ultime feu vert ce mardi. Un texte qui prévoit notamment une exception au secret médical en cas de "danger immédiat". Les médecins peuvent désormais alerter la justice, lorsqu'ils estiment que les violences mettent la vie du patient en danger.  

C'est une bonne chose si c'est utilisé correctement et vraiment exceptionnellement.

Le docteur Jean Michel Mathieu, à Semblançay, est membre de la fédération des médecins de France. Il se dit plutôt mitigé sur l’intérêt d'une telle mesure : "C'est une bonne chose si c'est utilisé correctement et vraiment exceptionnellement. Le danger c'est qu'on se délie trop facilement du secret médical qui est la base de la relation entre le médecin et le patient" estime-t-il. 

"Le risque c'est que le patient n'en parle pas parce qu'il veut garder le choix de sa vie. Ça peut être une difficulté pour nous parce que le principal travail c'est justement d'arriver à faire parler les gens et à faire révéler les choses. Il ne faudrait pas que la peur qu'on dénonce le conjoint, ou l'agresseur, empêche les gens de venir nous parler alors qu'on devrait les aider" craint-il. 

"Cela peut conduire à la rupture de la relation entre le médecin et le patient"

Alice Perrain est médecin généraliste, installée à la Croix en Touraine et représentante du syndicat MG France, majoritaire dans la profession. Sur le papier, l'idée est bonne, mais dans les faits, cela risque d’être parfois contre productif. "Déroger au secret et aller contre leur volonté pour déclarer des faits de violences, cela peut conduire à la rupture de la relation entre le médecin et le patient" explique la médecin.  "Elle va se sentir d'une part agressée par le fait que j'ai pu signaler quelque chose sans son consentement, donc c'est une deuxième agression on va dire. Et en plus, si elle veut à nouveau le dire à quelqu'un, il va falloir qu'elle trouve de nouveau quelqu'un en qui elle a confiance."

"Cette relation thérapeutique va être beaucoup plus compliquée à obtenir car elle va se dire "la dernière fois je l'ai dit et le médecin m'a trahi".  Il ne n'agit pas de rien faire évidemment, mais il s'agit de bien préparer ce signalement pour qu'il y ait un accompagnement au fil du signalement et que l'on puisse continuer à être aux cotés de la personne pour l'aider à sortir de cette situation."

Le ministre de la justice, Eric Dupont Moretti, a à cette occasion affirmé "sa détermination à mener une lutte sans merci" contre ce "fléau" des violences conjugales

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