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Le RSA doit être ouvert aux jeunes de moins de 25 ans, réclament des associations

Des responsables d’associations ont plaidé dimanche dans une tribune, publiée dans le JDD, pour l’ouverture du Revenu de Solidarité Active (RSA) de 550 euros aux jeunes de moins de 25 ans, considérés comme les plus fragilisés par la crise sociale et économique liée à l'épidémie du coronavirus. 

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En France, un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Et la crise entraînée par la pandémie du Covid-19 risque d'aggraver la précarité des jeunes. (Istock)

Par Julia Lemarchand

Publié le 12 mai 2020 à 18:41Mis à jour le 11 oct. 2021 à 16:32

L'aide exceptionnelle, annoncée par le gouvernement le mardi 4 mai, de 200 euros accordée à 800.000 jeunes, étudiants ou précaires, frappés par la crise n’aura pas suffi à calmer leurs inquiétudes. Treize personnalités* du monde associatif, experts de jeunesse et de l’exclusion (Unef, Fondation Abbé Pierre, Apprentis d'Auteuil…) ont pris leur plume pour demander l’ouverture des droits au RSA pour les moins de 25 ans. 

Le collectif rappelle dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche que la précarité des jeunes en France n’est pas nouvelle : un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Et la crise devrait accentuer ce “scandale”, un certain nombre de jeunes ayant soit perdu leur “petit job”, étudiant ou pas (souvent dans des secteurs à l’arrêt : restauration, commerce…) soit le soutien financier de la famille. Pour ce collectif, il y a “urgence à agir”.

Une précarité amplifiée par la crise

“La récession qui se profile va affecter directement et durablement les jeunes, notamment les moins qualifiés d'entre eux. De 2008 à 2010, pour cause de crise économique, le nombre de jeunes recherchant un emploi avait connu une hausse de 72%. Exclus du monde du travail et privés de solidarité familiale, ces jeunes risquent fort de basculer dans l'exclusion sociale et la précarité”, préviennent-ils.

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A ce jour, il existe bien un RSA jeune actif mais les conditions pour l’obtenir sont très strictes : le jeune doit être en situation de parent isolé ou avoir travaillé au moins deux ans. La proposition des signataires est donc d’élargir cette aide de 550 euros par mois aux citoyens sans ressources de 18 ans à 25 ans. 

Repenser la solidarité intergénérationnelle

“La situation des jeunes en précarité reste un impensé de notre système de solidarité intergénérationnelle, et donc un angle mort de nos politiques publiques”, expliquent-ils. Se défendant contre la critique de l’assistanat, Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre plaide pour un véritable service public de l'insertion des jeunes : “Nous pourrions mettre en place un contrat qui garantit la recherche d’un emploi ou d’une formation afin de toucher cette aide. L’intérêt d’une telle mesure c’est de rendre les personnes indépendantes, pas de donner pour donner”, a-t-il précisé dans une interview au quotidien La Croix.

Par ailleurs, l’aide exceptionnelle proposée par le gouvernement est couplée à l’aide personnalisée au logement (APL). “Or, nous recevons beaucoup de témoignages de personnes en difficulté qui ne touchent pas cette aide”, a-t-il rappelé. 

Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, est auditionné mercredi 13 mai après-midi par le Sénat, sur les conséquences de la crise pour les jeunes et la vie associative. Il évoquera sûrement les missions confiées à la nouvelle “réserve civique” lancée durant la crise, et ses nouvelles missions prévues pour la phase de déconfinement. Il sera aussi attendu sur la question de la précarité des jeunes et de leur insertion dans l’emploi et dans la société.

*Signataires : Antoine Dulin (Conseil d'orientation des politiques de jeunesse), Sonia Basset (Mouvement rural de jeunesse chrétienne), Nicolas Bellissimo (Jeunesse ouvrière chrétienne), Christophe Devys (collectif Alerte), Véronique Fayet (Secours catholique), Orlane François (Fédération des associations générales étudiantes), Florent Gueguen (Fédération des acteurs de la solidarité), Claire Hédon (ATD Quart Monde), Fiona Lazaar (députée LREM, Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale), Mélanie Luce (Union nationale des étudiants de France), Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre), Aurélien Taché (député LREM, Conseil national de l'habitat) et Nicolas Truelle (Apprentis d'Auteuil).

Julia Lemarchand

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