VIDÉOS. Immersion avec les plongeurs chargés de surveiller l'état des ponts de Paris

Tous les six ans, une opération d'inspection subaquatique est réalisée pour les 37 ponts que compte Paris. Ce mercredi 8 septembre, c'était au tour du pont des Invalides.

Mercredi 8 septembre 2021, des plongeurs du Cerema ont inspecté sous l'eau le pond des Invalides.
Mercredi 8 septembre 2021, des plongeurs du Cerema ont inspecté sous l’eau le pond des Invalides. (©MAM / actu Paris)
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Équipés de bouteille d’air comprimé de 15 litres, dans une eau à 19 degrés, ils inspectent minutieusement les ouvrages d’art. Les plongeurs du Cerema – un organisme d’État -,  vérifient que les ponts de Paris parfois vieux de plus de cent ans soient en bon état.

L’opération est réalisée tous les six ans sur les 37 ponts parisiens et ce mercredi 8 septembre 2021, c’était au tour du pont des Invalides.

Une inspection sous l’eau à cinq mètres de profondeur

Au pied de l’un des plus vieux pont de Paris, réalisé en 1850, les techniciens du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) s’activent. Deux plongeurs inspectent les fondations pour un relevé détaillé sur l’état des parties immergées qu’ils transmettent directement à leur équipe restée à la surface grâce à un câble permettant la communication. 

Les plongeurs communiquent avec une troisième personne grâce à un câble jaune. Ils transmettent alors les informations qu'ils recueillent sous l'eau.
Les plongeurs communiquent avec une troisième personne grâce à un câble jaune. Ils transmettent alors les informations qu’ils recueillent sous l’eau. (©MAM / actu Paris )

À cinq mètres de profondeur maximum, ces techniciens à la double qualification, à la fois plongeurs professionnels et spécialistes dans le diagnostic des structures, filment et prennent en photo les ouvrages. 

Éviter un drame comme à Gênes

L’enjeu ? À tout prix éviter le drame qui s’est produit à Gênes en 2018, où l’effondrement d’un viaduc a fait 43 morts. « Outre la sécurité, l’enjeu est également patrimonial. Les 37 ponts parisiens font partie de l’identité de la ville, de son histoire », souligne David Belliard, adjoint à la mairie de Paris chargé de la voirie. 

Pour chaque pile de pont, c’est-à-dire l’appui intermédiaire supportant le tablier de l’ouvrage, il faut environ 45 minutes d’inspection subaquatique.

Quatre heures pour une inspection complète

« À Paris, les opérations sont réalisées très tôt le matin pour ne pas empêcher la navigation des bateaux et des péniches. Pour un ouvrage comme le pont des Invalides, il faut compter près de quatre heures pour tout inspecter », détaille Juan Carpio Pérez, responsable de l’unité diagnostic et protection des constructions chez Cerema. 

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À la surface, un technicien note les observations des plongeurs. La communication est rendue possible grâce à un câble jaune.
À la surface, un technicien note les observations des plongeurs. La communication est rendue possible grâce à un câble. (©MAM / actu Paris)

Les deux plongeurs vérifient alors les joints entre les pierres, l’évolution des fissures et l’état des structures qui sont soumises à l’abrasion des matériaux charriés par le courant. 

Des fissures à surveiller

À l’issue de l’inspection, le Cerema formule à la Ville de Paris – en charge de la gestion de ses ponts depuis 1988 – des recommandations sur l’entretien et les réparations à prévoir. 

« Compte tenu de leur âge, certains ont plusieurs siècles à l’instar du pont Neuf, les ponts de Paris sont plutôt en bon état », assure Cécile Maurel, responsable du département risques infrastructures de Cerema, alors qu’une nouvelle campagne d’inspection de deux semaines démarre dans la capitale. 

Le pont National, pont de la Tournelle, pont Marie, pont de l’Archevêché, pont d’Arcole, pont Notre-Dame, passerelle Léopold Sedar Senghor, pont de la Concorde, pont Alexandre III et pont St Louis feront partie des ouvrages inspectés lors de cette campagne. 

« Les plus vieux pont de Paris ont démontré leur résistance, ils sont encore debout ! Mais ils bénéficient évidemment d’une surveillance accrue », poursuit la responsable. 

En tout, il faut quatre heure de plongée pour inspecter le les fondations du pont des Invalides.
En tout, il faut quatre heures de plongée pour inspecter les fondations du pont des Invalides. (©MAM / actu Paris)

Pour l’heure donc, pas de travaux de grande envergure. Toutefois des fissures ont été repérées par les techniciens. « Pour surveiller leur évolution, des témoins ont été placés et des contrôles seront effectués plus régulièrement », affirme David Belliard.

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