Vers un retour à la normale d’ici à l’été ou à l’automne ? C’est l’hypothèse émise par Alain Fischer, président du conseil d’orientation sur la stratégie vaccinale, sur BFM-TV, lundi 22 mars, quelques jours après la mise en place d’un troisième confinement dans 16 départements français. Une accélération de la campagne vaccinale sera donc nécessaire pour atteindre cet objectif, a poursuivi le « Monsieur Vaccin » du gouvernement, qui a annoncé que l’armée y participera.
Le nombre de malades du Covid-19 traités en services de réanimation ne cesse de grimper, avec plus de 4 500 patients, selon les chiffres de Santé publique France, lundi. Les indicateurs se sont notamment envolés en Ile-de-France, selon les chiffres de l’ARS, le nombre de nouveaux cas frôlant celui atteint au pic de la deuxième vague, à la fin du mois d’octobre.
L’armée et les pompiers vont déployer « au moins 35 » vaccinodromes, annonce Véran
L’armée et les pompiers vont déployer « au moins 35 » grands centres de vaccination contre le Covid-19, « pour pouvoir être capables d’utiliser » toutes les doses qui seront livrées à la France « à partir du mois d’avril », a, ensuite, précisé, lundi, le ministre de la santé, lors d’un déplacement à Epinay-sous-Sénart (Essonne) en compagnie de sa collègue déléguée, chargée des sports, Roxana Maracineanu :
« Le service de santé des armées va travailler à développer un certain nombre de grands centres de vaccination – on peut les appeler “vaccinodromes” ou “mégacentres”, quel que soit le nom (…). Il y a au moins 35 centres qui vont être déployés à la fois par l’armée et les pompiers sur le territoire national. Et nous en déployons avec l’Etat, l’Assurance-maladie, un certain nombre d’autres aussi. »
Ces 35 centres, pris en charge par l’armée, s’inscrivent dans les un à deux grands centres de vaccination par département, gérés par le ministère et l’Assurance-maladie.
Il s’agit pour les autorités de « pouvoir être capables d’utiliser tous les vaccins qui nous sont livrés à partir du mois d’avril pour vacciner massivement les Français », a-t-il poursuivi. M. Véran a réaffirmé l’objectif de « dix millions de primovaccinés à la mi-avril, et puis ça va augmenter, parce que les apports de vaccins vont augmenter », a-t-il assuré.
Une mesure que le gouvernement et M. Véran, en particulier, avaient jusqu’alors refusé de mettre en place, défendant une stratégie « assumée » et arguant d’« une logistique délicate excluant la constitution de grands vaccinodromes ».
Le ministère des armées déclare aujourd’hui, pour sa part, que « la réflexion en cours concerne les hôpitaux d’instruction des armées », au nombre de huit sur le territoire national. « On envisage une intensification de la vaccination dans ces hôpitaux en fonction de nos moyens et du nombre de doses mises à disposition », explique-t-on au sein du ministère.
« Les armées sont déjà très engagées, aujourd’hui, aux côtés des autres services de l’Etat et de la santé publique dans la gestion de la crise du Covid », commentait dimanche, sur BFM-TV, leur chef d’état-major, le général François Lecointre, en évoquant notamment l’acheminement par voie militaire de vaccins dans les territoires d’outre-mer.
Le service de santé des armées (SSA) a également déployé une cinquantaine de ses personnels en renfort à Mayotte, afin de gérer dix lits de réanimation supplémentaires au sein du centre hospitalier.
Pendant la première vague épidémique, au printemps 2020, les militaires français avaient également contribué à l’effort collectif sous le parapluie de l’opération « Résilience » : ouverture d’une structure médicale de réanimation sous tente à Mulhouse (Haut-Rhin), transfert de patients par voie aérienne ou encore convoyage de matériel médical et de renforts outre-mer.
Le gouvernement a pour objectif de vacciner 30 millions de Français d’ici à l’été, dont 10 millions dès la mi-avril et 20 millions à la mi-mai. Les données concernant les vaccinations montrent qu’en vingt-quatre heures plus de 56 400 personnes ont reçu une injection, selon le ministère de la santé. Désormais, près de 6,2 millions de personnes ont reçu au moins une injection, soit 9,2 % de la population totale. Parmi cette population de personnes vaccinées, 2,5 millions ont reçu deux injections, soit 3,7 % de la population totale.
Des périodes de liquidation, en plus des soldes, prévues pour les commerçants
Le gouvernement accompagnera tous les commerces fermés dans le cadre de la lutte contre la pandémie, a déclaré, lundi, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, sur RTL. « Il pourrait y avoir des périodes de liquidation autorisées pour les commerçants, même si nous ne sommes pas en période de soldes », a-t-il fait savoir.
M. Le Maire a également annoncé une prise en charge intégrale des frais fixes (comme les loyers) pour les entreprises qui ont repris un fonds de commerce en 2020, « ont fait des investissements », mais « n’ont toujours pas rouvert » et ne peuvent pas justifier d’un chiffre d’affaires réalisé avant la crise ouvrant droit à une aide. Il attend des propositions concrètes, au cours des prochains jours, de son ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, Alain Griset.
Le ministre a ajouté que le gouvernement avait accordé des dérogations pour l’ouverture de certains commerces, comme les salons de coiffure, afin de soutenir le moral des Français. « Nous avons fait des exceptions, tout simplement pour le moral des Français, c’est le cas pour les coiffeurs. Nous l’avons fait parce qu’il y a des professions, comme les fleuristes, qui font la moitié de leur chiffre d’affaires pendant cette période de printemps. Nous l’avons fait pour les chocolatiers parce que c’est Pâques », a déclaré Bruno Le Maire.
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