Le port du masque devient obligatoire en Allemagne
Après quelques jours de débats, les seize länder allemands ont finalement tous décidé d'imposer le port du masque à leurs habitants en parallèle à l'assouplissement des règles de distanciation physique. Certains comme Berlin à partir de lundi prochain l'exigeront seulement dans les transports en commun, d'autres dans les lieux publics et les commerces aussi.
Par Ninon Renaud
Après quelques jours de débats, le port du masque fera finalement partie du retour à une « nouvelle normalité » dans toute Allemagne. En parallèle à l'assouplissement des règles de distanciation physique, l e gouvernement fédéral s'était contenté de le recommander « fortement » mais les seize länder ont préféré tous l'imposer à leurs habitants à partir de la semaine prochaine.
Dans la foulée de la Saxe qui avait initié le mouvement, les régions ont tour à tour suivi. Le mouvement s'est accéléré mardi, pas moins de cinq Etats fédéraux dont Berlin ont alors annoncé de nouvelles règles exigeant le port de masques dans l'espace public. Mercredi, les six derniers länder qui résistaient encore (la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Brandebourg, la Basse-Saxe, Brême, la Rhénanie-Palatinat et la Sarre) s'y sont aussi résolus.
Berlin compte sur le contrôle social
Les règles varient néanmoins d'une région à l'autre. Le plus souvent le masque devient obligatoire dans les lieux et transports publics et dans les commerces. Traditionnellement plus libéral, le gouvernement du land de Berlin a cependant indiqué qu'il faudrait s'en munir seulement dans les bus et le métro à partir de lundi prochain. Alors que le Mecklembourg-Poméranie occidentale prévoit une amende de 25 euros pour tout contrevenant, aucune sanction n'est par ailleurs prévue dans la capitale. « Nous verrons si cela est nécessaire mais le contrôle social devrait déjà jouer », a estimé mardi après-midi Michael Müller, le maire de la capitale.
Le respect des distances de contrôle reste l'alpha et l'oméga de la lutte contre le coronavirus
« Le respect des distances de contrôle reste l'alpha et l'oméga de la lutte contre le coronavirus », a-t-il ajouté, soulignant que le masque devait s'imposer dans les endroits où ce respect était plus compliqué. Au sein du gouvernement régional, les Verts et le parti d'extrême gauche craignaient en effet que le port du masque ne fasse oublier le meilleur geste barrière : conserver 1,5 mètre de distance minimum avec les autres.
Ce alors même que le land annonce plusieurs assouplissements relativement généreux de règles barrières. Alors que le soleil pousse à sortir, le Covid-19 avait touché mardi matin 40 Berlinois de plus (portant à 5.265 leur nombre) et provoqué trois décès supplémentaires en 24 heures, portant à 97 morts le nombre de morts du coronavirus dans la capitale comptant 3,8 millions d'habitants.
Des assouplissements sous condition
Signe de l'inquiétude du gouvernement régional, celui-ci a conditionné la réouverture des grands magasins et centres commerciaux, particulièrement nombreux dans la capitale : ils devront artificiellement réduire leur surface de vente à 800 mètres carrés. Et respecter une densité maximale d'une personne pour 20 mètres carrés.
Bibliothèque et musées doivent en rouvrir le 4 mai, date à laquelle les services religieux seront autorisés s'ils ne dépassent pas 50 participants. Dans la même logique, les petites manifestations en plein air comptant jusqu'à 50 personnes ne sont pas soumises à approbation, si les règles de distance et d'hygiène sont respectées, a souligné le sénateur Klaus Lederer. Les sports en plein air comme le tennis, dont les contacts physiques sont limités, pourront aussi reprendre.
Outre les restaurants et café qui restent en revanche fermés, les grands événements culturels et sportifs, comme le marathon de Berlin initialement prévu en septembre, mais qui rassemblent plus de 5.000 participants, seront proscrits jusqu'au 24 octobre. Les manifestations de plus de 1.000 personnes le seront quant à elles jusqu'au 31 août.
Ninon Renaud (Correspondante à Berlin)