POLITIQUE - L’été sera chargé. Au lendemain de l’installation de son premier gouvernement, Jean Castex était ce mercredi 8 juillet, l’invité de BFMTV. L’occasion pour lui de revenir sur certaines nominations surprenantes ou de défendre la présomption d’innocence de son nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Mais le chef du gouvernement a également évoqué les premiers dossiers chauds des prochains mois. Outre le plan de relance à venir après l’interview du chef de l’État le 14 juillet et son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, Jean Castex souhaite rapidement remettre la refonte du système des retraites sur la table.
La réforme des retraites de retour en juillet
En ce sens, il va commencer par recevoir les partenaires sociaux “tous ensemble avant le 20 juillet”, après les avoir reçus séparément jeudi 9 et vendredi 10, afin d’“arrêter une méthode et un calendrier”, selon ses mots sur BFMTV.
“Nous allons séparer ce qui est le futur régime universel plus juste, nécessaire, avec en toile de fond le devenir des régimes spéciaux (...) c’est un travail de long terme, il faut sans doute rouvrir les concertations, ”, a-t-il expliqué, tout en pointant le “sujet de plus court terme” qu’est “le financement du système actuel qui se trouve fortement impacté par la crise.”
Faudra-t-il, alors, travailler plus longtemps? “Moi je ne commence pas un dialogue et une concertation en donnant une solution avant de commencer”, a répondu Jean Castex. “Parfois, perdre un mois ou deux permet d’en gagner”, a-t-il confié.
Interrogé sur la question lors de sa première apparition à l’Assemblée nationale, Jean Castex a confirmé qu’il allait distinguer “les concertations à reprendre sur la réforme de fond à laquelle (nous ne) renoncerons pas sur un système de retraite plus juste qu’attendent tous les Français. En revanche, nous le séparerons des dispositions qu’il y a lieu de prendre pour sauvegarder le système actuel.”
L’assurance chômage décalée
Autre dossier qui pourrait provoquer l’amertume des partenaires sociaux: la réforme de l’assurance chômage. Jean Castex a annoncé qu’il souhaitait en “décaler la mise en oeuvre” alors que le syndicats réclamaient son abandon.
Indiquant qu’il “approuvait” cette réforme “faite au moment où la France avait (...) engrangé la plus forte baisse” du chômage et avant la crise du Covid-19, le Premier ministre a estimé que “le fil conducteur, c’est la vie quotidienne des gens, donc on adapte nos outils aux réalités dans leur intérêt”.
Le deuxième volet de cette réforme, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, a pour le moment été suspendu jusqu’au 1er septembre. Le 1er volet, qui durcit les conditions d’ouverture de droits, est lui en vigueur depuis le 1er novembre 2019.
Le Ségur de la Santé, c’est pour bientôt
En revanche, les négociations du Ségur de la Santé sont sur le point de se terminer, à en croire Jean Castex, visiblement confiant. Il a indiqué penser qu’après avoir proposé mardi soir une enveloppe de 7,5 milliards d’euros pour les soignants hors médecins, “sur ces bases la négociation aboutira”.
Quand finira cette négociation ? “Je l’espère cette semaine”, a-t-il dit. “Je pense que le résultat sera à la hauteur des attentes”. Les syndicats, eux, se sont dits déçus par cette nouvelle enveloppe et la rencontre s’est achevée mardi sans accord, après six heures de tractations. Elles doivent reprendre mercredi à 14 heures.
À voir également sur Le HuffPost: Entre ces ministres, la cohabitation s’annonce houleuse