Le gouvernement progresse dans le chantier destiné à rendre accessibles en ligne 250 démarches administratives du quotidien. L’objectif fixé en 2017 par le président de la République est atteint à 73 %, puisque 182 démarches peuvent aujourd’hui être faites sur Internet, qu’il s’agisse de payer ses impôts ou de demander une aide au logement. En présentant ce bilan, vendredi 23 octobre, la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, a bien pris soin de préciser qu’il ne s’agit pas, ce faisant, d’« éloigner » le citoyen des services publics, mais au contraire d’« élargir les différentes voies d’accès » à ces services.
La situation, à ce stade, est cependant différente d’un ministère à l’autre. La part des démarches réalisables en ligne varie de 30 % pour la justice à 100 % pour la transition écologique, l’agriculture, l’économie ou les services du premier ministre. « Je ne cherche pas à jeter la pierre à tel ou tel ministre », a immédiatement précisé Amélie de Montchalin, précisant que les contraintes techniques n’étaient pas les mêmes pour tous, ni le point de départ.
Tableau nuancé
Le programme n’est d’ailleurs pas à son terme. Pour progresser, la ministre compte sur le retour des citoyens. « Notre boussole, a-t-elle indiqué, c’est ce qu’en pensent les usagers, c’est la satisfaction. » Un certain nombre d’indicateurs ont été présentés. Si le taux global de satisfaction des citoyens est de 71 %, et 75 % pour la facilité à obtenir une assistance, là encore, la situation est variable d’un ministère à l’autre. La justice n’a que 30 % de démarches en ligne, mais le taux de satisfaction est de 80 %. Pour le ministère de la mer, en revanche, la numérisation concerne 66 % des formalités, mais les usagers n’en sont pas contents : 45 % de satisfaits seulement.
Le tableau est donc nuancé. En revanche, il l’est moins pour ce qui est des démarches accessibles aux personnes handicapées ; seules 12 % d’entre elles le sont. « On n’est pas bon, je vous le dis très honnêtement », a reconnu la ministre en promettant une mobilisation.
Amélie de Montchalin a rappelé que, dans le cadre du plan de relance, 500 millions d’euros seraient consacrés à la mise à niveau numérique de l’Etat, des collectivités locales et des agents publics. Ainsi, 208 millions d’euros devraient permettre de donner à ces derniers « de meilleurs outils de travail pour réaliser leurs missions », et ce, notamment « chez eux, en mobilité, en télétravail ». L’objectif de la ministre est de « se mettre au niveau des employeurs privés ».
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