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Qui est Olivier Véran, le nouveau ministre de la santé ?

Ce neurologue ambitieux de 39 ans, député LRM de l’Isère, remplace Agnès Buzyn au gouvernement. Il occupait depuis deux ans et demi le poste stratégique de rapporteur général de la commission des affaires sociales.

Par  et

Publié le 17 février 2020 à 01h31, modifié le 17 février 2020 à 13h05

Temps de Lecture 3 min.

Agnès Buzyn et Olivier Véran, au ministère de la santé, lundi 17 février.

Tout vient à point à qui sait attendre. Déjà pressenti au ministère des solidarités et de la santé en mai 2017, le député La République en marche (LRM) de l’Isère Olivier Véran a finalement été nommé avenue de Ségur, dimanche 16 février. Il remplace Agnès Buzyn, partie en catastrophe à la conquête de la Mairie de Paris. En plein épisode du coronavirus, sa nomination intervient également alors que l’hôpital public traverse une crise sans précédent, après des années d’austérité budgétaire, et que la réforme des retraites est toujours très contestée.

A seulement 39 ans, l’ambitieux neurologue grenoblois au débit de mitraillette accède à ces prestigieuses fonctions à l’issue d’une carrière politique fulgurante. Député socialiste de 2012 à 2015, à la suite de l’entrée au gouvernement de Geneviève Fioraso dont il est le suppléant à l’époque, Olivier Véran a été élu conseiller régional en Auvergne-Rhône-Alpes il y a cinq ans. Lors de la précédente législature, ce père de deux enfants fait parler de lui en poussant un amendement très médiatisé, qui sera adopté, pour interdire l’activité de mannequin aux personnes trop maigres.

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Au côté de Marisol Touraine, ministre de la santé, il ne parvient cependant pas à empêcher un détricotage de la loi Evin encadrant la promotion du vin. Un projet alors défendu par François Hollande et le ministre de l’économie… Emmanuel Macron. Il rallie malgré tout le candidat d’En marche ! pendant la campagne présidentielle, qui en fait son référent santé. En juin 2017, il devient député de l’Isère.

Renouer le dialogue avec le personnel hospitalier

Technicien sans oublier d’être politique, Olivier Véran occupe depuis deux ans et demi le poste stratégique de rapporteur général de la commission des affaires sociales. Fin connaisseur du monde de la santé, en particulier de l’hôpital dont il est issu, l’homme ne manque pas d’idées. Ces derniers mois, il a notamment défendu l’expérimentation du cannabis thérapeutique, fait voter la création d’une taxe modulable sur les boissons gazeuses sucrées et mis en place un dispositif visant à payer les urgences hospitalières pour qu’elles renvoient des patients non urgents vers la médecine de ville. Une expérimentation qui a irrité nombre de médecins libéraux.

Habitué à défendre l’action de l’exécutif sur les plateaux télé, l’ancien socialiste n’hésite pas non plus à faire entendre sa petite musique. En 2019, il a ainsi désapprouvé, avant de rentrer dans le rang, le choix du gouvernement de ne pas compenser financièrement à la Sécurité sociale certaines exonérations de cotisations sociales, décidées à la suite du mouvement des « gilets jaunes » et qui creusaient le déficit.

Nommé au ministère de la santé en pleine crise de l’hôpital public, Olivier Véran, qui ne manque jamais de rappeler qu’il a lui-même été aide-soignant de nuit à l’hôpital pour payer ses études, devra mettre en œuvre les différents plans annoncés par Agnès Buzyn ces derniers mois, jugés insuffisants par les syndicats et collectifs de soignants. Il devra aussi renouer le dialogue avec des personnels hospitaliers qui s’étaient sentis tenus à distance par Mme Buzyn.

« Le choix de la logique »

Sur le front des retraites, sa prise de fonctions intervient alors que le projet de loi devait commencer à être examiné en séance à l’Assemblée nationale avec pas moins de 41 000 amendements déposés. Le sujet ne lui est pas inconnu : il venait d’être nommé rapporteur du volet organique de la réforme.

Si ses nouvelles fonctions laissent un trou à combler rapidement, son collègue LRM Guillaume Gouffier-Cha, rapporteur général du texte, se dit « ravi » pour lui. « C’est le choix de la logique et il s’y est préparé depuis assez longtemps, juge-t-il. Pour nous, ce sera un plus, c’est l’un des députés qui connaît le mieux le dossier des retraites. » Un avis que ne partage pas le député communiste des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville. « Oui, Olivier Véran est un connaisseur, notamment en budgets calamiteux pour la santé, la Sécu ou les retraites… », critique-t-il.

Parmi les autres dossiers que lui laisse Mme Buzyn, outre la fin du parcours parlementaire du texte sur la bioéthique, la dépendance et le revenu universel d’activité, passés au second plan ces derniers mois. Deux sujets minés de plus, après ceux de l’hôpital et des retraites.

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