Les ponts de Paris sont sous contrôle permanent
Après l'effondrement du pont de Gêne, en août 2018, les pays ont d'avantage pris conscience du vieillissement des ouvrages d'art. En France, des travaux d'inspection sont régulièrement effectués, notamment à la demande des collectivités. A Paris, c'est le CEREMA qui s'en charge.
Dix à quinze pourcents des ponts français seraient en mauvais état, d'après un rapport du Sénat, réalisé en 2019, un an près l'effondrement du pont de Gêne, en Italie. Ce n'est pas le cas, à Paris, d'après le Cerema, Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. Cette administration publique qui dépend du ministère de la Transition écologique inspecte les trente-sept ponts de la capitale depuis six ans et établit des diagnostics détaillés à la ville de Paris, propriétaires de ces ouvrages d'art.
Sur un cycle de six ans, les 37 ponts parisiens, dont certains sont plusieurs fois centenaires, sont ainsi passés au crible par des plongeurs spécialistes de la "pathologie des ouvrages d'art". Après le cycle qui vient de s'achever, "notre conclusion générale est un bon état général de la partie immergée, compte tenu de leur âge", assure Cécile Maurel, directrice du département risques, infrastructures et matériaux du Cerema en Ile-de-France.
Le nouveau cycle commence, avec une dizaine de ponts ciblés pour cette première année, dont le pont des Invalides, construit au milieu du XIXe siècle, où une barge s'affairait mercredi. Sous l'eau, avec une visibilité limitée, deux plongeurs : l'un filme, et l'autre examine les 5 mètres de bâti sous le niveau de l'eau, relié par un câble de communication au troisième de l'équipe en surface, à qui il décrit tout ce qu'il voit. Sur les images filmées il y a quelques jours, Cécile Maurel décrit des "fissures sur une pierre", évoque des "joints lessivés" par le temps, des parties de fondations "en bois", qui ne pourrissent pas parce qu'elles restent toujours immergées. Une "maçonnerie disloquée n'a pas forcément un caractère d'urgence", assure l'experte. Tout dépend de sa place dans la structure.
Après les inspections, le Cerema fait des recommandations à la mairie, définissant les degrés d'urgence des éventuels travaux à réaliser. "Il y a un enjeu de sécurité des ouvrages comme pour l'ensemble des infrastructures de la ville de Paris. Les ponts font, en plus, partie de l'âme parisienne", commente David Belliard, adjoint à la maire de Paris, qui souligne l'importance de l'entretien de ces "joyaux du patrimoine parisien". En cas de fissures, des "témoins" peuvent être mis en place pour surveiller l'évolution, et des inspections supplémentaires programmées. Il n'y a "pas de signe d'inquiétude ou de risque de rupture brutale, mais il faut assurer un suivi", explique Ambroise Dufayet, responsable des ouvrages d'art à la mairie de Paris. Selon une mission sénatoriale mise en place après l'effondrement meurtrier du viaduc italien de Gênes en 2018, "au moins 25.000 ponts" français "sont en mauvais état structurel", sur les 200.000 à 250.000 ouvrages que compte le pays. Le nombre exact n'est pas connu.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Paris : l'info en continu
Paris : les plus consultés
Réouverture du périphérique intérieur porte de Bagnolet après un feu de poids lourd
France Bleu Paris"Ah bon, c'est déjà fermé ?", les automobilistes surpris par les restrictions de circulation mises en place avant les JO
France Bleu ParisParis : la mairie fait marche arrière, le stationnement résidentiel restera finalement gratuit pour les SUV électriques
France Bleu Paris